28 août 2014

Sécurisons la maison

Finalement, nous nous trouvons une bonne voiture d'occasion, assez grande, peu gourmande, que nous choisissons et essayons tous les deux, sans que j'aie à ausculter le moteur.
Petit à petit, nous préparons notre vie à quatre : ce qui est bien, c'est qu'on a tout notre temps.
Et puis aussi les opportunités de tester, les moteurs, les chansons, la sécurité.

A propos de sécurité, une nuit, nous avons l'occasion d'éprouver aussi notre réactivité et nos réflexes. Réveillée en sursaut par un bruit anormal, je secoue Julien.
- Julien, y'a quelqu'un dans la maison !
Julien, tout de suite aux aguets, se retourne et se rendort en grognant.
Mais le bruit se répète, et j'ai le palpitant qui s'emballe.
- Julien, allez ! Je te dis qu'il y a quelqu'un !
Là, me prenant au sérieux, Julien se lève comme un seul homme (qu'il est) et foudroie la chambre de son regard de killer :
- T'inquiète, ma biche, j'y vais !
Bon, je commence déjà à ricaner. Ce doit être nerveux.
- Ouais, mais fais attention, quand même !
Dans notre maison, nous avons tout plein de vieilleries, lampes à huile, prie-dieu, statues, outils anciens etc.
Julien empoigne un vieux rabot à main, dans un bois épais, d'une cinquantaine de centimètres de long qui, dans le noir, pourrait - presque - passer pour une kalashnikov et part en tenant l'engin comme une arme à feu.
- Au pire, chuchote-t-il, si c'est pas assez dissuasif, ça pourra servir d'objet contondant.
Bien calée au fond de mon lit, je glousse.
- Attention, je suis armé, crie-t-il d'une voix de fausset à l'intention de la maison !
Je reglousse, puis me dis que je suis une pleutre, et me lève sur la pointe des pieds pour le suivre et le seconder, au cas où... Sauf qu'il ne m'a pas entendu arriver, sursaute en poussant un hurlement strident quand je pose ma main sur son épaule. Ce sur quoi, par réaction, je me mets aussi à hurler.
En toute discrétion.
Surtout que j'ai failli me prendre un coup de rabot dans les côtes.

Nous avançons dans les pièces vides, l'un derrière l'autre, penchés en avant, yeux et oreilles aux aguets, rabot bandé et menaçant. Nous faisons un raffut de tous les diables. Si voleur il y a eu, ça fait longtemps qu'il s'est fait la malle !
J'ai hautement conscience que nous sommes grotesques, à jouer à Starsky et Hutch en pyjama avec un rabot, mais Julien tient à faire le tour de la maison.
Nous finissons par allumer toutes les lampes, visitons chaque recoin, vérifions toutes les portes : Rien ! Pas un chat (enfin, si, le nôtre, qui lève un œil courroucé de son canapé).
- T'as dû rêver, me dit-il
Et le fait est que, maintenant, j'ai un doute.
Mais bon, je ne voudrais en aucun cas louper une occasion de nous tourner en ridicule, alors...

Le lendemain matin, presque aucun souvenir de l'affaire de la nuit, si ce n'est le rabot qui traîne sur la table de cuisine.

- C'est quoi, ça, maman, demande Flore ?
- C'est rien ma poulette, c'est ton papa qui voudrait nettoyer un peu ses arm... euh... ses outils.
Quoi qu'il en soit, c'est important, d'offrir un environnement sécurisé à Alexandra, qui vit quand même dans un pays qui pourrait être un peu dangereux, sur les bords.

Car nous, on ne rigole pas, avec la sécurité de nos enfants.


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