Lors de la procédure, les directeurs de crèches confient les dossiers à des avocats, qui ont pour mission de les suivre d'étape en étape.
Dixie choisit Stanley H. qui semble un jeune homme énergique et enthousiaste, a de bonnes relations avec les administrations, connaît personnellement monsieur Roussel, le directeur de l'IBESR (ce qui ne peut pas faire de mal), et nous sommes remplis d'espoir à imaginer ce gentil homme de loi talonner nos dossiers.
Bien sûr, Stanley est rémunéré pour son travail, ce qui est normal.
Il prend donc possession d'une pile d'une vingtaine de dossiers qu'il emporte joyeusement chez lui, avec la promesse de tout faire pour traverser les étapes rapidement, foi de Stanley, qui se décrit lui-même comme un guerrier subtil et acharné (!).
Fonce, fonce, gentil et subtil Stanley !
On te suit. Voire, on te pousse aussi un peu, de loin !
Sauf que le guerrier Stanley, il ne sait pas trop vers où foncer. Il n'est même pas sûr que, dans sa grande subtilité, il ait repéré la route vers les administrations.
En
revanche, il a bien su trouver le chemin de sa banque pour y déposer
l'argent confié pour son travail (quel travail ?) et pour régler
les différentes légalisations.
Dans un premier temps, il bluffe tellement son monde qu'on ne fait pas gaffe.
Mais quand Dixie, qui lui faisait confiance, s'aperçoit qu'au bout de trois mois, il n'y a aucun retour, elle s'inquiète, s'informe, enquête, pour finalement nous informer que Stanley ne donne plus aucun signe de vie, et que dans les administrations, jamais aucun de nos dossiers n'est apparu, même pas au tout premier degré de la procédure, à savoir les légalisations !
Le guerrier subtil et acharné a disparu, emportant nos dossiers.
Dans un premier temps, il bluffe tellement son monde qu'on ne fait pas gaffe.
Mais quand Dixie, qui lui faisait confiance, s'aperçoit qu'au bout de trois mois, il n'y a aucun retour, elle s'inquiète, s'informe, enquête, pour finalement nous informer que Stanley ne donne plus aucun signe de vie, et que dans les administrations, jamais aucun de nos dossiers n'est apparu, même pas au tout premier degré de la procédure, à savoir les légalisations !
Le guerrier subtil et acharné a disparu, emportant nos dossiers.
Nous, à 7 500 km de tout ce fatras, on tombe de haut !
Nous savions que les étapes prenaient du temps, on laissait faire, on faisait confiance, on patientait...
Mais là...
Même
sur place, Dixie ne peut pas faire grand chose. D'autant qu'elle a un
orphelinat de plusieurs centaines d'enfants à s'occuper - ce qui
justifie le fait qu'elle ait pris quelqu'un comme Stanley pour suivre
les procédures.
Nous (les parents regroupés dans le forum d'adoption de l'orphelinat de Dixie) envisageons toutes les possibilités : attaquer Stanley en justice (mais il faudrait d'abord le trouver), informer les autorités haïtiennes de la malveillance de ce soit-disant avocat (qui se révèle, pas la suite, ne pas être du tout avocat...), le faire rechercher par un enquêteur...
Mais Haïti, c'est loin, et tout est différent : les mentalités, le temps, les lieux, les priorités...
J'en ai bien conscience, mais malgré tout le respect que j'ai pour cela, je ne peux me résoudre à briser sans rien faire la destinée de la petite fille que je vois grandir tous les mois sur les jolies photos des updates !
La situation est désespérée, nous pleurons tous nos dossiers, nos enfants.
Mais
la force de l'amour trouve toujours des solutions, et finalement, une
idée se précise : Une des adoptantes* décide de partir sur
place aider Dixie à régler le problème. Une femme dégourdie,
motivée, déterminée à mettre la pression sur la famille du jeune
Stanley…
Nous nous cotisons pour lui payer son voyage, nous la chargeons de mille vêtements, jouets et médicaments pour nos enfants, et Val s'envole avec nos espoirs vers Port-au-Prince...
Je ne rentrerai pas dans les détails, parce que ce n'est pas cela l'important, mais notre amie a pris le temps, cherché les bonnes personnes, trouvé les moyens de pression : la mère de Stanley, personne influente et respectable, a finalement remis son rejeton dans le droit chemin, et nous a rendu nos dossiers. Qui étaient restés au fin fond d'un meuble, loin de toute administration...
Dans l'histoire, à part bien sûr les insomnies, les crises de boulimie, les pleurs et les poussées de tension, on s'est pris quatre mois dans la vue !
Nous nous cotisons pour lui payer son voyage, nous la chargeons de mille vêtements, jouets et médicaments pour nos enfants, et Val s'envole avec nos espoirs vers Port-au-Prince...
Je ne rentrerai pas dans les détails, parce que ce n'est pas cela l'important, mais notre amie a pris le temps, cherché les bonnes personnes, trouvé les moyens de pression : la mère de Stanley, personne influente et respectable, a finalement remis son rejeton dans le droit chemin, et nous a rendu nos dossiers. Qui étaient restés au fin fond d'un meuble, loin de toute administration...
Dans l'histoire, à part bien sûr les insomnies, les crises de boulimie, les pleurs et les poussées de tension, on s'est pris quatre mois dans la vue !
* Merci Valérie !
:Courage, courage, mais il faut quand même avoir "la foi" pour continuer. Vite vite la suite. S.
RépondreSupprimerCa vient, ça vient ;-)
SupprimerUff, quel histoire! et je croyais déjà que la mienne était "spéciale"...
RépondreSupprimerSonja
Je pense que chaque histoire est spéciale, Sonja.
Supprimerj'en ai encore la chair de poule à y repenser !!!!........et sans compter certains papiers perdus dans le lot.......
RépondreSupprimerOn ne saura jamais vraiment ce qu'il a fait de nos dossiers pendant tout ce temps...
SupprimerAh oui, vive Valérie :-) Quelle période ....
RépondreSupprimerOui... C'était difficile, et en même temps, j'ai une sorte de nostalgie de cette période...
Supprimerah ouais ce sacré Stanley, le messi tant attendu n'a pas fait ses preuves, bien au contraire, il a juste fait perdre de précieux mois dans le développement de nos enfants ! heureusement, la Valoche a su faire le ménage et sa pugnacité a permis des avances que l'on attendait plus ! Rien que pour ça, elle restera dans mon coeur... Tout comme la migale de notre colocation chez Dixie
RépondreSupprimerje me souviens de la mygale... Brrrr ! J'y ai pensé tout le temps que j'étais en Haïti, guettant les fenêtres à tout bout de champs ;-)
SupprimerC'est incroyable que des gens aient aussi peu de scrupules, maudit Stanley! Bravo à Valérie de s'être déplacée et cette expérience a dû vous souder. :)
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