Nous voilà repartis vers les
autres étapes. Il ne faut maintenant plus trop traîner.
Une taxe dont nous ne comprenons pas bien la teneur est à payer en espèce auprès d'un préposé qui se balade dans le hall. Il faut déjà le trouver. Un attroupement nous indique qu'il n'est pas loin. Devant nous, des personnes payent 20 dollars. Je prépare ma monnaie, mais on m'en demande 30, en échange d'un morceau de papier racorni format post-it où la personne signe d'un grigri curieux.
Une taxe dont nous ne comprenons pas bien la teneur est à payer en espèce auprès d'un préposé qui se balade dans le hall. Il faut déjà le trouver. Un attroupement nous indique qu'il n'est pas loin. Devant nous, des personnes payent 20 dollars. Je prépare ma monnaie, mais on m'en demande 30, en échange d'un morceau de papier racorni format post-it où la personne signe d'un grigri curieux.
Le monsieur de la sécurité, qui ne nous a pas lâchés depuis notre arrivée, m'explique des choses que je ne comprends pas. Il me montre la direction à prendre pour rejoindre la file qui va vers la porte d'embarquement (que j'avais déjà repérée, puisqu'il y a des panneaux). LaDawn semble surprise de sa présence, et me dit que c'est la première fois que l'aéroport met une personne à disposition des touristes. J'ai un vague pressentiment. Nous progressons vers la porte, sachant qu'à partir de là, nous devrons continuer seuls. Je ne suis pas tranquille. Flore ouvre grand les yeux, et regarde partout. La foule colorée et bruyante l'inquiète et l'attire.
Deux gendarmes français s'approchent de nous, et nous demandent si tout va bien. En cas de problèmes, nous expliquent-ils, ils sont là. Mais ne pourront plus rien faire pour nous une fois la porte passée. Evidemment. Là où c'est le plus critique.
Tiens, notre guide a disparu.
Les gendarmes s'éloignent.
Tiens, notre guide réapparaît.
Etrange, non ?
Et
voilà qu'il nous présente un de ses collègues, maintenant !
Deux vigiles pour veiller sur un couple anodin avec un bébé et un
petit garçon, dans un aéroport international bondé, c'est le grand
luxe !
Et
très utile, surtout.
Je ne dis rien, un peu focalisée sur la suite des évènements, mais je sens bien le coup venir.
Je ne dis rien, un peu focalisée sur la suite des évènements, mais je sens bien le coup venir.
Nous
voilà à la porte. A regret, nous nous séparons de LaDawn, qui nous
promet de rester jusqu'à ce que l'avion ait décollé, au cas où.
(je note avec quiétude le « au cas où »).
L'homme du service de sécurité de l'aéroport nous explique que lui aussi va devoir nous laisser. C'est curieux, non, que des employés de l'aéroport ne puissent aller partout ?
Et sans surprise, nous l'entendons bien clairement cette fois-ci nous demander son salaire pour nous avoir protégés et guidés dans le hall.
C'est
aussi ridicule que celui qui avait couru à côté de notre chariot à
l'arrivée, mais bon, Julien lui donne les quelques Gourdes qui nous
restent, et il repart, heureux, nous souhaitant mille fois bon voyage
et bonne continuation.
A
la porte, nous donnons notre sésame, le post-it grigrité à 30
dollars.
Nous
arrivons dans une salle, face au kiosque IBESR. On m'avait prévenu
que parfois, ils n'y étaient pas. Mais bien sûr, pour nous, ils ont
fait l'effort. Et un gros monsieur sévère nous fait signe
d'avancer.
Je prends mon sourire d'hôtesse de l'air (de circonstance) et lui lance joyeusement en lui tendant nos quatre passeports :
- Bonjour Monsieur, vous allez bien ?
Ca ne mange pas de pain, et de toutes façons, faut être poli, dans la vie.
Je prends mon sourire d'hôtesse de l'air (de circonstance) et lui lance joyeusement en lui tendant nos quatre passeports :
- Bonjour Monsieur, vous allez bien ?
Ca ne mange pas de pain, et de toutes façons, faut être poli, dans la vie.
Miracle,
est-ce mon charisme, mon savoir-vivre, ou le fait qu'il y a tout
plein de gens derrière nous, le monsieur me rend mon sourire, avec
les passeports, et nous fait signe de passer. On serre les fesses (on
ne sait jamais), et on se dirige vers la douane.
Un jeune douanier zélé nous demande de tout déposer sur le tapis roulant : vider entièrement nos poches, nos sacs, et retirer nos chaussures.
Retirer nos chaussures...
Comme si on avait eu l'idée de cacher du shit dans nos semelles.
Julien, qui a envie de s'en griller une depuis deux heures qu'on poirote, a son briquet et son paquet de cigarettes en main.
Il faut aussi les mettre sur le tapis.
Un jeune douanier zélé nous demande de tout déposer sur le tapis roulant : vider entièrement nos poches, nos sacs, et retirer nos chaussures.
Retirer nos chaussures...
Comme si on avait eu l'idée de cacher du shit dans nos semelles.
Julien, qui a envie de s'en griller une depuis deux heures qu'on poirote, a son briquet et son paquet de cigarettes en main.
Il faut aussi les mettre sur le tapis.
J'ai
un flash : Julien en James Bond, a caché une bombe à mèche
courte dans son zippo et cran d'arrêt miniature dans une
Marlboro.
On obtempère. Retirer les sandales à Flore est une épreuve. Elle fait du pédalo. Mattéo ne veut pas ôter ses chaussures. On parlemente en tentant de ne pas envenimer la situation de part et d'autre. Voyant que ça pourrait devenir lourd, le douanier accepte que Mattéo garde ses chaussures. Mais pas nous. Ni les clopes. Ni le briquet.
Et étrangement, quand nous passons de l'autre côté du portique, le briquet a disparu. Julien est furieux. Mais je l'arrête dans son élan meurtrier, car des policiers haïtiens s'approchent de nous. Nous leur tournons le dos, espérant qu'ainsi nous n'attirions pas leur attention (comme quand au collège, un prof cherchait qui interroger, et qu'on regardait tous dans notre case) pour remettre nos chaussures et surtout celles de Flore. Ils s'éloignent.
On obtempère. Retirer les sandales à Flore est une épreuve. Elle fait du pédalo. Mattéo ne veut pas ôter ses chaussures. On parlemente en tentant de ne pas envenimer la situation de part et d'autre. Voyant que ça pourrait devenir lourd, le douanier accepte que Mattéo garde ses chaussures. Mais pas nous. Ni les clopes. Ni le briquet.
Et étrangement, quand nous passons de l'autre côté du portique, le briquet a disparu. Julien est furieux. Mais je l'arrête dans son élan meurtrier, car des policiers haïtiens s'approchent de nous. Nous leur tournons le dos, espérant qu'ainsi nous n'attirions pas leur attention (comme quand au collège, un prof cherchait qui interroger, et qu'on regardait tous dans notre case) pour remettre nos chaussures et surtout celles de Flore. Ils s'éloignent.
Je n'ose y croire. Tout s'est (presque) bien passé (je mets à part le comptoir Air France, le service d'ordre fictif et le briquet) !
Mais Julien n'est pas de cet avis. Il faut qu'il fume une cigarette avant d'embarquer, il est en manque, de méchante humeur, il n'a plus de briquet, il ne sait pas où aller, il a chaud...
A l'étage, il y a quelques boutiques. Il file là-haut en me disant qu'il va trouver du feu, et fumer sa clope. J'attends sagement qu'il revienne quand on nous fait signe d'embarquer illico. Je rappelle Julien, qui n'a eu le temps ni de trouver du feu ni de fumer, il maudit la terre entière mais est bien obligé de nous rejoindre.
Nous traversons le tarmac brûlant en direction de l'avion. Je pense que je ne pourrai de sitôt remettre les pieds sur le sol de ce pays fascinant. Je me retourne une dernière fois et aperçois au loin les montagnes baignées de brume.
Puis
nous grimpons dans l'Airbus qui décolle peu de temps après pour
nous emporter, Julien, Flore, Mattéo et moi, vers chez nous.
:Ben dis donc quelle épreuve!!!! Et tu racontes très bien! on attends la suite avec impatience, bisous et bonne journée. S.
RépondreSupprimerMerci pour le compliment ;-)
SupprimerLa suite sera différente... Il n'y aura plus le même enjeu... Ce sera plus calme, plus normal ;-)
Bises
Je me revois à Dakar (en plus soft quand même)...il y a 12 ans....avec un dernier contrôle du dossier juste avant d'accéder au tarmac et là j'ai un peu perdu mon sang froid....il était 23h30 , on avait déjà tout vérifié la veille à l'aéroport au cas où mais apparemment il y a des douaniers très zélés. (pourtant on était rodés après deux ans sur place;-)
RépondreSupprimerIl y a toujours des douaniers zélés ;-)
SupprimerTu étais restée deux ans sur place pour ta procédure ?
ah non nous habitions au Sénégal car mutés là bas pour deux ans et nous avons fait une procédure sur place....car c'était évident en fait....pourquoi essayer ailleurs alors que c'était possible à Dakar ;-) - La procédure a quand même duré 18 mois (mais nous l'avons terminée alors que nous étions rentrés en France)
SupprimerPour une fois, j'ai fait mieux à l'aéroport du retour !
RépondreSupprimerPour faire très court, j'ai dû ressortir 4 fois l'énorme dossier d'adoption avant qu'un monsieur m'interpelle et me demande de le suivre avec l'enfant dont je me permettait de dire que c'était ma fille, malgré les copies de jugements et autres consentements éclairés.
J'ai fini dans le bureau du Directeur de l'aéroport (c'est tout du moins ce que l'on m'a dit) qui m'a fait ressortir mon dossier une énième fois pour finir par décider que tout était en ordre....
J'ai vraiment beaucoup angoissé d'autant plus que je n'avais pratiquement plus d'argent si ce n'était pour nourrir un peu ma fille.....
J'ai fini par arriver à passer tous les points de contrôle et à monter dans l'avion....
Quel soulagement quand l'avion à décoller... Je me suis à pleurer comme une madeleine....
Quelle horreur ! Comme tu as dû avoir peur ! Il y a des gens qui prennent un malin plaisir à faire peur aux autres ainsi, ça leur donne un sentiment de pouvoir, probablement... C'est honteux !
SupprimerJe comprends ton soulagement : Nous, ça s'était bien passé et pourtant, qu'est ce que j'ai été soulagée aussi de monter dans l'avion ! ;-)