Que je vous parle un peu de l'agrément.
L'agrément.
Un mot familier des adoptants, et qui ne dit rien de rien aux autres. Un peu comme la PMA. Des termes d'initiés.
Entreprendre un agrément, première phase administrative de l'adoption, c'est un peu comme vouloir escalader une montagne : vu d'en bas, ça paraît insurmontable. Pendant qu'on grimpe, on vit au jour le jour, étape par étape, et quand on est en haut, on s'admire d'avoir fait tout ça, on est content, mais on est pas mal essoufflé, aussi.
Sauf qu'après l'escalade, on n'a plus qu'à redescendre ; alors que pour l'adoption, ce n'est jamais que la première marche d'une suite de procédures complexes.
Premier contact avec la DDASS : nous recevons une convocation pour une rencontre préalable concernant des généralités.
Bon.
Au milieu des
magnifiques jardins de la DDASS de Versailles, on fait entrer la
trentaine de personnes présentes dans un préfabriqué à néons
criards.
Julien et moi suivons le mouvement en nous dandinant.
Nous posons le bout de nos fesses sur des chaises de cantine. Bien droits, bien sages.
Personne ne parle, on se regarde. On a même un peu la trouille. Je jette un oeil sur mes voisins, ils sont aussi pâlots que moi (Madame Fromage-blanc).
Une femme nous accueille vite fait : On va vous montrer un film, sur le ton de « et après ça, si vous avez encore envie, on pourra en reparler... »
Julien et moi suivons le mouvement en nous dandinant.
Nous posons le bout de nos fesses sur des chaises de cantine. Bien droits, bien sages.
Personne ne parle, on se regarde. On a même un peu la trouille. Je jette un oeil sur mes voisins, ils sont aussi pâlots que moi (Madame Fromage-blanc).
Une femme nous accueille vite fait : On va vous montrer un film, sur le ton de « et après ça, si vous avez encore envie, on pourra en reparler... »
Qu'est ce que je
fous là ? C'est surréaliste.
Pas le temps de demander à Julien ses impressions (je constate que sa jambe tremble, marque de fabrication du bonhomme en état de stress), que les néons s'éteignent.
La séquence du téléspectateur débute par un film qui me rappelle les super 8 déprimants des années 70 que nous montraient nos professeurs d'allemand quand j'étais au collège .
Pas le temps de demander à Julien ses impressions (je constate que sa jambe tremble, marque de fabrication du bonhomme en état de stress), que les néons s'éteignent.
La séquence du téléspectateur débute par un film qui me rappelle les super 8 déprimants des années 70 que nous montraient nos professeurs d'allemand quand j'étais au collège .
Nous assistons,
impuissants, à l'étalage de quelques cas de figures d'adoptions
réussies ou ratées. Ca se veut pédagogique. Pour bien nous montrer à
quoi nous attendre. Comme s'il y avait une généralité à en tirer,
une règle ou une leçon à retenir. Les ratées, surtout, doivent
avoir pour objectif de décourager les couples insuffisamment
motivés, parce que c'est du violent. Montre-t-on aux parents qui ont
un enfant naturel le monstre qu'il pourrait devenir à l'adolescence?
J'en doute.
Quand la lumière
revient, le silence est oppressant. J'observe autour de moi les
regards consternés des êtres humains ici-présents, à qui on vient
d'asséner des vérités stéréotypées bien chiadées.
Tout concorde à nous montrer une image de l'adoption glauque et misérable : l'ambiance, le préfabriqué, les néons, les chaises pliantes, le super8... puis, le discours.
Une femme (qui ne s'est pas présentée autrement qu'en disant qu'elle travaille au service adoption du conseil général, ce qui contribue au sentiment d'impersonnalité) commente le film, comme si nous ne l'avions pas bien compris. En ce qui me concerne, les images me suffisent. Mais bon, renfonçons un peu le clou pour rire.
Tout concorde à nous montrer une image de l'adoption glauque et misérable : l'ambiance, le préfabriqué, les néons, les chaises pliantes, le super8... puis, le discours.
Une femme (qui ne s'est pas présentée autrement qu'en disant qu'elle travaille au service adoption du conseil général, ce qui contribue au sentiment d'impersonnalité) commente le film, comme si nous ne l'avions pas bien compris. En ce qui me concerne, les images me suffisent. Mais bon, renfonçons un peu le clou pour rire.
Ensuite, elle explique les démarches par le menu, annonçant un discours optimiste (heureusement) mais réaliste (on ne peut plus).
A commencer par les incontournables difficultés et les délais impossibles.
Premio : Monter
le pré-dossier. Si. C'est à dire que pour avoir le droit de monter
un dossier, il faut faire un pré-dossier.
Il faut y mettre une lettre de motivation plus deux ou trois papiers administratifs comme notre acte de naissance, notre extrait d'acte de mariage et de casier judiciaire.
Deuxio, attendre un délai minimum d'un mois avant d'envoyer notre pré-dossier, afin de garder un temps de réflexion au cas où l'on veuille changer d'avis.
Troisio, ils acceptent notre pré-dossier. Ou pas.
Quatrio, attendre un nouveau délai d'un mois (ou deux) pour leur laisser le temps de traiter toutes les demandes.
Cinquio, nous recevons un accusé réception indiquant si nous sommes admis (ou non), assorti du dossier à compléter.
Sixio, nous pouvons alors monter LE dossier puisque, petit veinard que nous sommes, nous avons réussi à parvenir jusque là : Commence la course aux papiers : acte de naissance, acte de mariage, casier judiciaire (à refaire, ceux du pré-dossier étant périmés puisque seulement valables trois mois). Bilan médical, bilan psychiatrique, relevés bancaires, questionnaire ultra-détaillé sur notre métier, notre famille, notre emploi du temps, nos goûts, nos activités...
Et une nouvelle lettre de motivation.
Si.
Il faut y mettre une lettre de motivation plus deux ou trois papiers administratifs comme notre acte de naissance, notre extrait d'acte de mariage et de casier judiciaire.
Deuxio, attendre un délai minimum d'un mois avant d'envoyer notre pré-dossier, afin de garder un temps de réflexion au cas où l'on veuille changer d'avis.
Troisio, ils acceptent notre pré-dossier. Ou pas.
Quatrio, attendre un nouveau délai d'un mois (ou deux) pour leur laisser le temps de traiter toutes les demandes.
Cinquio, nous recevons un accusé réception indiquant si nous sommes admis (ou non), assorti du dossier à compléter.
Sixio, nous pouvons alors monter LE dossier puisque, petit veinard que nous sommes, nous avons réussi à parvenir jusque là : Commence la course aux papiers : acte de naissance, acte de mariage, casier judiciaire (à refaire, ceux du pré-dossier étant périmés puisque seulement valables trois mois). Bilan médical, bilan psychiatrique, relevés bancaires, questionnaire ultra-détaillé sur notre métier, notre famille, notre emploi du temps, nos goûts, nos activités...
Et une nouvelle lettre de motivation.
Si.
en rentrant des vacances je découvre ton blog.. génial!!
RépondreSupprimerBonne année du Lux S + J
Bonne année à vous deux également... ;-)
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