Nous arrivons un mercredi matin devant un centre médical à 30 bornes de chez nous, assez bizarrement conçu, des baies vitrées un peu partout, tellement partout que nous ne trouvons pas la porte.
-
ça commence ! me dit Julien, de méchante humeur.
Derrière,
un curieux animal hilare aux poils de la tête en pétard se démène
et nous fait des grands signes cabalistiques : c’est le
psychiatre.
Il
nous montre la porte en se marrant.
-
ça y est, il nous a catalogués comme inadaptés ! me dit encore
Julien. Viens, on s’en va !
-
Mais non, ne sois pas si négatif. Allez, courage! Et puis, c'est
plutôt sympa de nous accueillir comme ça.
- En gesticulant comme un singe ?
Il n'a pas tort.
- En gesticulant comme un singe ?
Il n'a pas tort.
Julien
finit par trouver la porte en tâtonnant. Nous forçant à sourire,
nous entrons.
-
Venez, venez ! Entrez, c’est par là, suivez-moi, nous répète
le drôle de bestiau qui sautille en riant devant nous. Il me fait
penser à un singe, dans son allure, ses gestes : longs bras
ballants, démarche simiesque, dandinement des épaules, et jusqu’à
son rire qui ressemble à un cri de bonobo ! Je me reprends
vite ! Ces animaux-là, ça te lit dans les pensées en un rien
de temps, faut pas que je me trahisse, et surtout que je perde de vue
mon objectif : avoir mon diplôme de future mère modèle.
Bien
sûr, dans la voiture, nous nous étions encore disputés, avant de
parvenir à mettre au point une stratégie. J'avais lancé les
hostilités.
-
Bon, écoute, Julien, c'est important, devant le psy, il faut
absolument qu'on s’écoute parler l’un l’autre.
- Ouais, dans un grand élan de respect mutuel. Ça va nous changer!
- Ben oui, et puis, on essaie de ne pas dire de grosses bêtises comme l'autre fois.
Il me lance un œil mauvais. La riposte est immédiate :
- Ah et puis, je pense à une chose, « on » évite, si jamais par inadvertance je dis une petite bêtise, de donner à l’autre des coups de pieds sous la table !
- Oui, mais alors fais attention à ce que tu dis.
- Ne commence pas à me mettre la pression. C'est fou, on ne peut pas parler sans que tu dises que je fais toujours tout mal.
- Ouais, dans un grand élan de respect mutuel. Ça va nous changer!
- Ben oui, et puis, on essaie de ne pas dire de grosses bêtises comme l'autre fois.
Il me lance un œil mauvais. La riposte est immédiate :
- Ah et puis, je pense à une chose, « on » évite, si jamais par inadvertance je dis une petite bêtise, de donner à l’autre des coups de pieds sous la table !
- Oui, mais alors fais attention à ce que tu dis.
- Ne commence pas à me mettre la pression. C'est fou, on ne peut pas parler sans que tu dises que je fais toujours tout mal.
-
Arrête ta parano, je n'ai pas dit ça; je dis juste de faire
attention à ce qu' « on » dit, surtout à un psy !
Et tant qu'on y est, faut faire attention aux blancs : on ne comble
pas à tout prix les vides laissés par le psy, parce que c’est là
qu’on dit n'importe quoi.
J'adore !! vite la suite.... on s'y retrouve tellement...
RépondreSupprimerA maman d'A d'Haïti et en attente de N°2
Merci ! Ravie que cela vous plaise ! Et bon courage pour l'attente du deuxième ! ;-)
Supprimer