tag:blogger.com,1999:blog-66899399922968883382024-03-14T01:42:21.694+01:00Journal d'une maman (presque) comme les autresJournal d'une adoption, en Haïti. Puis d'une deuxième adoption, bouleversée par le séisme de Port au Prince.Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.comBlogger104125tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-37873029168892992232014-10-28T14:26:00.000+01:002014-10-28T14:26:11.435+01:00Fin de la première partieChères lectrices et chers lecteurs,<br />
<br />
Vous êtes nombreux et assidus à suivre le journal d'une maman (presque) comme les autres. Je vous en remercie sincèrement. Cela me touche d'autant que j'ai à coeur de faire savoir quelle belle aventure est l'adoption ! Comme elle peut être à la fois singulière mais aussi semblable à toutes les autres histoires de parents ! <br /><br />La première partie de mon journal est terminée. En effet, avant d'écrire la suite, qui va être assez complexe car elle va principalement évoquer la période post-séisme, l'attente de notre deuxième fille et les déboires administratifs et juridiques kafkaïens que nous avons vécus (mais ça ne sera pas toujours triste, rassurez-vous !), je voudrais faire une pause. <br />
<br />Pour reprendre mon souffle avant de replonger dans ces souvenirs ! ;-)<br />
<br />
Une pause aussi, parce que j'ai envie d'élargir le champ de mes lecteurs, pour partager mon histoire avec le plus grand nombre.<br />
Bref, la faire éditer.<br /><br />Je vais donc me lancer dans la recherche d'une maison d'édition. (Même pas peur !)<br />
<br />
Si vous souhaitez m'y aider, c'est possible (et vivement conseillé, héhé!), en laissant des commentaires sur mon blog (sous les épisodes), en me faisant connaître, en partageant mes posts sur facebook ou twitter, en encourageant vos amis à lire mon journal ...<br /><br />Je vous en remercie beaucoup !<br /><br />
Je retourne fouiller mes notes qui, comme vous l'imaginez, vous qui me connaissez bien maintenant, sont très très bien classées, et en attendant, je vous embrasse, tiens, pour la peine ! ;-)<br /><br />A très très bientôt !Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-58623387523569984852014-10-14T13:35:00.002+02:002014-10-14T14:18:53.736+02:00Le 12 janvier 2010<br />
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;">Je me lève. Nous
sommes mercredi.<br />Julien et Flore dorment encore.</span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;">Comme tous les
matins, je mets les infos sur France Inter. <br />Je suis mal
réveillée, pourtant, quelque chose dans le ton du journaliste
m'interpelle.<br />Sa voix, dramatique, répète la même chose, en
boucle, qui résonne dans ma tête comme dans une église vide.<br />Tout
se met à tourner dans et autour de moi :<br /><i>Un séisme de
magnitude 7,3 a ravagé Port au Prince et ses environs.</i></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><br />Tellement
abasourdie, j'ai du mal à mettre une réalité sur les mots qui me
parviennent, tronqués. Je n'en retiens que des bribes, des mots
violents qui font mal : <br />Milliers de morts... Personnes
ensevelies... Bâtiments détruits... Désastre sans précédent...</span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;">Je me mets à
hurler comme une folle.<br />Julien et Flore arrivent en courant dans
la cuisine, où je suis assise, hagarde, fixant le poste de
radio.<br />Julien s'effondre, Flore ne comprend pas. Je n'arrive pas à
parler. Julien parvient à lui dire qu'il y a eu un tremblement de
terre en Haïti. Elle me regarde sans rien dire, ne réagit pas. C'est Flore : râleuse et bavarde, mais qui intériorise toujours les choses graves.</span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;">Le téléphone se
met à sonner, sonner, sonner ! On nous appelle de partout,
famille, amis, voisins...<br />- Vous avez entendu les infos ? <br />-
Avez-vous des nouvelles de l'orphelinat ? <br />- Savez-vous si
Alexandra... </span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;">Alexandra...
Alexandra...<br />Ma petite mère aux yeux malicieux, pleine de joie de
vivre !</span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><br />J'ai la
sensation d'étouffer. La douleur est insupportable. La radio diffuse
des informations en boucle, le séisme, les répliques, les morts, le
séisme, les répliques, les morts...</span><br />
<span style="color: black;"><br />Comment une chose pareille est-elle
possible ?</span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><br />Haïti, pauvre Haïti, belle, fière, forte et
brisée !<br /><br />Tous les enfants...<br />... et la nôtre...<br /><br />Ma
sœur pleure au téléphone :<br />- Trouve un moyen de
savoir !<br /><br />Sans y croire, j'allume mon ordinateur et me
connecte sur le site de l'orphelinat. <br />Ils ont réussi à joindre
leur contact aux Etats-Unis. Un énorme message en rouge et gras
remplit la page d'accueil : L'orphelinat a tremblé, tout est tombé,
tout s'est cassé, les murs tressaillent encore...<br />Mais les
enfants et le personnel sont en vie. Tous réunis dans la cour, non
loin des bananeraies, là où cela risque le moins.<br />Enfin, ils
espèrent.<br /><br />Notre fille est en vie... En situation précaire,
mais en vie.</span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;">Tous les enfants
d'Haïti n'ont pas eu cette chance.<br />Et mon soulagement intense ne
m'apporte aucune joie.</span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-size: xx-small;">. </span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;">Des pensées en
cascade me submergent. Il faut se mobiliser. Pour les haïtiens. Pour
leur apporter notre aide. Pour l'orphelinat : Qu'en est-il
des réserves d'eau ? De la nourriture ? Comment préserver
les enfants des répliques, des maladies...<br /><br />Et tandis que je
prends de plus en plus conscience du chaos mortel qui touche un pays
entier, je mesure la place infime que revêt notre procédure
d'adoption, mais ne peux me défaire de cette belle phrase lue un
jour quelque part : Sauvez un enfant, et vous avez sauvé
l'humanité ! <br /><br />Je n'ose me l'avouer, mais oui, je veux sauver ma fille.</span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;">Passés les moments où nous allons parer au plus urgent, commencera
un dur combat pour faire rapatrier Alexandra.</span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-size: xx-small;">. </span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;">Nous n'y
parviendrons pas de sitôt.</span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;">Mais on va tout
faire pour.</span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3fAwq5f0DpGLHLWABkN9pyC3ZeDu2RHzVXtogdvwfqVAxGOJF1akxSAo9jfuDhtN0QOa9nB-HNDChzfS2tnmmMYTWeAGzDVbx1TwVxdtEEEUV0dWZeZyiV7WNSKCLSbiHk51w8u6yubOy/s1600/S%C3%A9isme.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3fAwq5f0DpGLHLWABkN9pyC3ZeDu2RHzVXtogdvwfqVAxGOJF1akxSAo9jfuDhtN0QOa9nB-HNDChzfS2tnmmMYTWeAGzDVbx1TwVxdtEEEUV0dWZeZyiV7WNSKCLSbiHk51w8u6yubOy/s1600/S%C3%A9isme.jpg" height="364" width="640" /></a></div>
<div style="line-height: 150%;">
<br /></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com16tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-33286314403320763402014-10-13T11:45:00.001+02:002014-10-13T12:15:07.167+02:00Le voyage de Julien (fin)<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i></i><span style="font-style: normal;">Dans
l'avion qui le ramène à Paris, Julien a les larmes aux yeux. Sa
tête est remplie de cette petite bonne femme fragile et forte à la
fois. Du haut de ses deux ans, elle a fait preuve d'une maturité
exceptionnelle. Il rapporte avec lui le souvenir d'une enfant
déterminée, attachante, pleine de vie et d'une gaieté hors du
commun quand on connaît son histoire et ses conditions de vie.<br /><br />A
Paris, il fait froid. C'est bientôt Noël. Passer de 40° à -5°,
ça fait un choc.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;"><br />A
la maison, je lui demande de raconter. Mais il est dans ses souvenirs
et je me sens exclue. Je ne lui en veux pas, ça n'aurait pas de
sens. Simplement, il a vécu quelque chose de tellement intense que
je me sens dépossédée de ma part de maternité. Je regarde les
photos, mais elles me semblent vides de sens. J'ai encore plus de mal
à regarder les films : Voir Alexandra bouger, parler à son
papa, rire aux éclats me rend à la fois heureuse et morose. </span></span>
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;">Je
m'en veux d'être ainsi, mais je suis restée dans un présent qui
n'est pas le leur. Pour Flore et moi, la vie a continué, alors que
Julien et Alexandra ont vécu une merveilleuse parenthèse dans leur
quotidien.<br /><br />Mais Julien ne va pas très bien, et il traîne sa
nostalgie et son regard se perd souvent dans le vague. Il me fait
comprendre qu'il est quasiment inconcevable de vivre cette
séparation. D'imaginer tout ce qu'Alexandra a eu dans la tête après
qu'il est parti : Plus d'espoir, le matin, au réveil, plus de
circuits, plus de câlins, plus de fous-rires, de jeux partagés.
Plus d'amour.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;"><br />Et
dire que c'est pour l'intérêt supérieur de l'enfant !</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;"><br />Cela
nous mine, Julien et moi, chacun pour des raisons différentes. Nous
n'en parlons pas. D'ailleurs nous ne parlons plus beaucoup. Non pas
que quelque-chose se soit cassé. Non. Mais à un moment donné, nos
chemins se sont écartés, et nous avons du mal à nous
retrouver.<br /><br />Heureusement, Noël arrive, et l'enthousiasme de
Flore nous permet de nous recentrer sur le moment présent. Ce n'est
pas qu'on oublie ; c'est que le quotidien, ponctué des fêtes
traditionnelles, des moments familiaux, enfoui dans la routine, a
cette puissance salvatrice qui aide à reléguer au second plan les
choses qui font souffrir. </span></span>
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;">Nous
passons la fin de l'année heureux, malgré les petites
arrières-pensées masquées, mais tout cela tend à se dissiper, le
temps faisant bien son affaire.<br />Et quand vient janvier, nous
disons adieu à l'année 2009 avec ses cahots et ses petites
souffrances, et accueillons l'année 2010 avec espoir : Celui
d'aller chercher très bientôt notre petite fille.</span></span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgG8fALUPKllrAFLJ3vImugBTyGhuqQ0mWagA9YJHOlhWsT2FB7MscZEd4xJtArlGwDWf39cpk4AVyFFMAlUvxZVxLEwSg4bvW5QY6DQ8jKf_C-OGhtZpVhuroSqo6oewo64rVLJCy9jTy_/s1600/Ad%C3%A8leNB.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgG8fALUPKllrAFLJ3vImugBTyGhuqQ0mWagA9YJHOlhWsT2FB7MscZEd4xJtArlGwDWf39cpk4AVyFFMAlUvxZVxLEwSg4bvW5QY6DQ8jKf_C-OGhtZpVhuroSqo6oewo64rVLJCy9jTy_/s1600/Ad%C3%A8leNB.jpg" height="320" width="307" /></a></div>
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-32270080414159295182014-10-10T15:58:00.001+02:002014-10-17T18:01:27.928+02:00Le voyage de Julien (suite)<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Tous
les soirs, par mail ou messagerie, Julien me raconte son quotidien
avec Alexandra. Il n'en perd pas une miette. Il profite. </span>
</div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Moi,
depuis la France, je m'en veux et me morfonds de ne pas être avec
eux, mais tente de n'en rien montrer à Flore qui n'a pas à payer
mes états d'âme.</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Je
vis la rencontre par procuration. C'est douloureux, mais c'était
inévitable.<br /><br />La signature du document se déroule dans le
bureau d'un juge de la banlieue de Port-au-Prince. Il est 10 heures
du matin. En chemin, la responsable des dossiers à l'orphelinat
s'arrête devant une drôle de cahute, et s'achète un plat local,
ressemblant à des tripes, qu'elle mange en se justifiant : elle
n'a pas eu le temps de prendre de petit déjeuner.</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Un
peu écoeurés, Julien et les autres adoptants se concentrent sur la
route. Ils arrivent enfin devant une maison basse. Un long couloir
les mène à une pièce de 20m2, avec pour tout meuble un bureau. Des
cartons et des papiers en vrac jonchent le sol, jusqu'au plafond. La
responsable de l'orphelinat explique au juge présent que Julien est
seul, mais qu'il a une procuration de son épouse. Julien retient sa
respiration : normalement, nous devrions être tous les deux à
signer ce papier. Nous avons pris un risque. Réfléchi, mais un
risque tout de même. Le juge prend la procuration, et fait signe à
Julien que tout va bien. Tandis qu'il signe, la responsable prend une
photo. Au cas où le document se perde, on a une preuve.<br />L'autre
famille signe aussi.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />En un quart d'heure, c'est réglé.
Vingt-quatre heures d'avion, mille deux cents euros de billet, dix
jours de torture à préparer la séparation d'avec ton enfant pour
un quart d'heure de procédure !</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Nous
avons pourtant donné procuration à un avocat haïtien, dont c'est
le rôle. Mais ce n'est pas ce que veulent les administrations. </span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"> </span>
</div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Nous
nous sentons à la merci de chacun des caprices d'un nouveau
gestionnaire.<br />Une joyeuse plaisanterie.</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">A
l'orphelinat, Alexandra l'attend. Pour faire quelques petits
circuits. Elle est moins inquiète, s'habitue au rythme. Elle sait
qu'après chaque sieste, et chaque nuit, Julien revient.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Lui,
souffre un peu de la chaleur. En fait, un problème avec la réserve
d'eau leur interdit de prendre plus d'une douche par semaine. </span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Une
nuit qu'il a trop chaud et ne peut pas dormir, il sort et marche pour
se détendre avec la fraîcheur de la nuit dans la cour protégée
par de hauts murs. Le groupe électrogène fonctionne à fond,
faisant un boucan infernal. Il s'aperçoit alors que le gigantesque
appareil est situé juste sous les fenêtres du dortoir. Là où dort
Alexandra. Aucun bruit ne parvient de là-haut : les enfants
dorment, insensibles à bruit, à la différence de température
entre le jour et la nuit, aux rats qui courent partout.</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Le
lendemain matin, ils sont réveillés à cinq heures par des
hurlements qui percent les premières lueurs du jour. Tout
l'orphelinat, du personnel aux enfants, s'éveille en panique, se
demandant d'où provient ce tumulte. Dans la maison d'à côté, on
saigne un cochon. Le pauvre s'égosille pendant dix longues minutes,
puis le calme revient. Certains enfants se rendorment. D'autres
commencent leur longue journée de vie en communauté. Julien se
lève. Il a hâte d'être avec Alexandra.</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-family: Andalus;"><br /></span>Quand
Julien arrive dans le dortoir, les nounous haïtiennes se sont mis en
tête de faire une nouvelle coiffure à Alexandra pour qu'il puisse
nous rapporter de belles photos de notre fille. La petite est couchée
à plat ventre sur les genoux de l'une d'elles, bras et jambes
ballants de part et d'autre. La nounou empoigne sa tignasse sans
ménagement. Puis se met à faire des raies avec ses ongles, droites
comme des autoroutes ! Un savoir-faire impressionnant. Puis elle
tresse, tresse, tresse, en tirant énergiquement sur les petits frisottis. Nous, à
la place des enfants, on pleurerait de douleur toutes les larmes de notre corps. Mais Alexandra, elle, se laisse faire nonchalamment puis
s'endort sur les genoux malgré son cuir chevelu distendu à la
tractopelle.</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Une
heure après, elle a sur la tête des dizaines de petites nattes
retenues par des élastiques colorés.<br /><br />C'est bientôt Noël,
et Julien a du mal à ressentir l'ébullition qui précède toujours
les fêtes. Il y a pourtant un sapin décoré à l'orphelinat, mais
un sapin avec de la fausse neige dans un pays où il fait 40°, ça
ne fait pas raccord.</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Un
après-midi, les bénévoles décident de faire des sablés de Noël.
Julien et Alexandra sont embauchés. Elle montre un réel plaisir à
malaxer la pâte et à décorer les gâteaux avec du beurre sucré
coloré. </span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Au passage, Pas besoin de faire fondre le beurre au
micro-onde, il suffit juste de le sortir deux secondes du frigo !
</span>
</div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Alexandra
rit tout le temps, heureuse de découvrir tout ce qu'il est possible
de faire en dehors de son dortoir et de la terrasse. Elle trempe ses
petits doigts dans le beurre sucré, dans la pâte, et goûte à
tout, en demandant à Julien :<br />- Aya ?<br />Ce qui veut
sûrement dire : « Tu ne goûtes pas, toi ? »</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">D'ailleurs, Julien constate qu'Alexandra mange et boit tout le temps.
Ce qui est révélateur d'un besoin de compensation. De même que sa
joie de vivre et son constant besoin de plaire.<br />Elle a développé
des stratégies pour survivre, en attirant l'attention.<br />Et en se
faisant aimer.<br /><br />La veille de reprendre l'avion pour Paris,
Julien attache au poignet d'Alexandra un petit bracelet que j'ai
choisi pour elle et lui explique :<br />- Ce bracelet, c'est le
lien entre toi et nous. J'ai le même, ta sœur a le même, ta maman
aussi. Je vais repartir, mais nous viendrons bientôt te chercher
pour réunir nos quatre petits bracelets. Je te promets. Nous
viendrons bientôt te chercher.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Elle le regarde gravement et fait
tourner son bracelet sur son poignet. Julien voit à ses yeux qu'elle
comprend. Elle se blottit contre lui, en regardant la photo sur
laquelle une dame et une petite fille ont le même bracelet qu'elle.</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Le
jour du départ, les adoptants qui étaient en même temps que Julien
vivent un moment difficile. Alors qu'ils disent au revoir à leur fils, celui-ci comprend que ses parents vont partir, se met
à hurler et court se cacher sous son lit en pleurant. Les parents
sont dévastés. Ils essaient de le prendre, mais il n'y a rien à
faire. Il y a tant de souffrance chez cet garçon qui sait ce qu'est
l'abandon : il ne veut pas leur dire « au
revoir ». Dans sa petite tête d'enfant de deux ans, « au
revoir » ça peut tout aussi bien signifier « adieu » !</span></div>
<div style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;">Julien
est tranquille. Alexandra très calme. Il lui parle sans cesse. Lui
promet qu'il reviendra. Lui montre leurs bracelets. La nounou
d'Alexandra lui traduit en créole. Alexandra est grave, mais
souriante. Julien l'embrasse une dernière fois, puis descend dans la
cour pour monter dans la voiture qui l'emportera vers l'aéroport.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;"><br />Il lève les yeux vers la terrasse du premier étage.<br />Alexandra
est là, derrière les barreaux. Elle a
été chercher la première carte que Julien lui a donnée, et de sa
petite main qui tient fermement la carte, lui fait coucou. <br />Julien
sait qu'elle sait qu'il reviendra.<br />Elle le regarde avec ses yeux
si vifs. </span></span>
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;">Et
elle lui sourit.</span></span><br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiUZUD7Oopzho1o9bBI3vS7Lpfv_Xe8_6JSnwvoFiECaQnA6_iRwYAqloFWNWibdgGivkthWgsiy39hKwhq8i8asb6a549-4qIUaW3mBe1yEHQXcaxITtnHbIddY_mt3XMd7mT_J3IMp_n/s1600/andy+sept+09+087.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiUZUD7Oopzho1o9bBI3vS7Lpfv_Xe8_6JSnwvoFiECaQnA6_iRwYAqloFWNWibdgGivkthWgsiy39hKwhq8i8asb6a549-4qIUaW3mBe1yEHQXcaxITtnHbIddY_mt3XMd7mT_J3IMp_n/s1600/andy+sept+09+087.jpg" height="240" width="320" /></a></div>
</div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-736658222623740312014-10-09T14:18:00.000+02:002014-10-09T21:48:52.533+02:00Le voyage de Julien (1)<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"></span><br /></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Je
regarde l'avion décoller avec une pointe au cœur. Flore me serre la
main.<br />- Pourquoi on ne peut pas partir avec papa ?<br />Oui,
pourquoi ?<br />Parce tu as école, parce que nous n'avons pas
assez d'argent, parce je travaille et que jamais l'éducation
nationale ne m'accordera de congé, parce qu'il est peut-être un peu
tôt pour que tu retournes dans ton pays d'origine...</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
… <span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Et
puis parce que j'ai été lâche : Je ne me sens pas le courage
d'aller rencontrer Alexandra, de vivre avec elle une semaine, et de
rentrer seule en la laissant là-bas.</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Nous
en avons parlé longuement avec Julien, et tout fait pour qu'il se
mette en condition – même si je crois que rien ne peut nous
préparer à faire vivre à notre enfant un nouvel abandon, même
temporaire.</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Comment
se fait-il que personne n'y ait pensé ? On nous bassine avec
l'intérêt supérieur de l'enfant, et rien n'est fait dans ce sens.
Pire, on ajoute aux procédures des étapes qui lui nuisent. </span>
</div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">J'ai
bien conscience que nous ne sommes que des souris gouvernées par des
chats dont l</span>es intérêts particuliers sont plutôt contraires
à l’intérêt général, mais je me prends en pleine poire le fait
de le vivre de façon si intime et percutante. <br />
Et de le faire
vivre à mon enfant.<br />
Et nous ne sommes pas au bout de nos
peines.<br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Julien part donc
avec deux valises et une malle. Pas de billet adoptant cette fois-ci,
puisqu'il ne reviendra pas avec Alexandra. Voyons le bon côté des
choses : ça m'évite de me taper à nouveau la honte à Air
France.</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Julien
s'est mis en condition pour son arrivée à Port-au-Prince. Le
dernier voyage, quatre ans auparavant, lui ayant laissé un
impérissable souvenir. </span>
</div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Mais
cette fois-ci, il ne voyage pas seul - un autre couple d'adoptants
est avec lui – et un chauffeur de l'orphelinat vient les chercher à
Toussaint Louverture. Ca le dispense d'imaginer une nouvelle course
poursuite sur le parvis de l'aéroport avec les Spirous. <br />D'ailleurs,
Julien trouve que l'aéroport a changé : Plus clair, plus
organisé, plus sécurisé... ou alors c'est qu'il s'est habitué au
souvenir désastreux de notre premier voyage et que, de toutes
façons, comme on pouvait difficilement faire pire, c'est forcément
mieux.</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Port-au-Prince
est jonchée de briques et de parpaings, comme si un changement, une
reconstruction se préparait.<br />Il y a toujours autant de gens dans
les rues, et plus de voitures que dans son souvenir. Les tap-tap
bondés sillonnent les rues, des passagers ras la gueule !</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Tandis
qu'il file vers l'orphelinat, Julien sait qu'il ne pourra pas voir
Alexandra ce soir, car elle sera couchée. Mais il la rencontrera
demain.<br />L'aimer sans trop s'attacher : Julien se demande
comment cela va être possible.<br />Mais de toute façon, a-t-il
vraiment le choix ?<br /><br />Et d'ailleurs, au petit matin, quand
il entre dans la même pièce que celle où nous avons rencontré
Flore, seul face à notre deuxième fille, Julien tombe
instantanément en amour devant ce petit bout de bonne femme de deux
ans, toute jolie, souriante, vive, au regard qui
pétille.<br />Contrairement à Flore, Alexandra n'a pas peur de
Julien. Il s'assoit près d'elle et lui parle. Sans s'encombrer de
détails, elle monte sur ses genoux et se colle à lui. Puis, elle
lui montre l'escalier. Elle veut l'emmener se promener.<br />- Aya !
Aya ! Lui dit-elle.<br /><br />Aya, c'est un mot passe-partout
qu'utilisent souvent les enfants de la crèche. A l'origine, ça veut
dire Alléluia. N'oublions pas que nous sommes dans une crèche
d'obédience évangéliste. Les bénévoles qui viennent travailler
là sont toutes issues de la même église. D'ailleurs, nous l'avions
vécu lors de notre premier voyage, Julien et moi, au moment de se mettre en cercle de prière avec la directrice, sa famille et les bénévoles. Avec un air pénétré, nous étions passés maître ès playback en susurrant nos "ouinch ouinch" à qui nous tentions de donner une sonorité pieuse.</span><br />
<br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Dans le dortoir, la plupart des bénévoles entraînent les enfants à dire "Alléluia!", et quand un enfant y parvient, il est remarqué et applaudi.<br />Alors quoi de mieux pour attirer un peu d'attention à soi que de crier Aya ! Aya !<br />Quel sens ce mot curieux peut-il avoir pour un enfant de deux ans ? Pour Alexandra, cela semble vouloir dire : "Viens-là", ou "je suis là", ou "suis-moi"... </span></div>
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive; font-size: small;"> </span><div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Alors,
Julien suit Alexandra. Et d'ailleurs, il va passer son séjour à faire un circuit précis : La terrasse de jeux, la cuisine
(pour chiper un bout de pain et remplir la gourde d'eau), le tour de
l'orphelinat par la cour, et retour à la terrasse.<br />Alexandra est très
déterminée. Elle sait ce qu'elle veut. Et si jamais Julien n'est
pas d'accord ou se trompe dans l'ordre du circuit, ne remplit pas
suffisamment sa gourde ou coupe un trop petit morceau de pain, elle
se couche au sol, l'air triste, et ne bouge pas pendant une minute.
Puis elle se relève, à nouveau joyeuse, et repart pour une nouvelle
tournée.</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Cette
petite fille ne serait-elle pas un petit peu comédienne ?</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Quoi
qu'il en soit, ce que m'en dit Julien le soir, par messagerie, c'est
que c'est une vraie joie de vivre.<br />On ne va pas s'ennuyer, entre
Flore et elle !</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Mais
ces moments de joie sont ponctués de petites séparations qui font
souffrir Alexandra : chaque midi, Julien doit la remettre dans
le dortoir, pour le repas de midi et la sieste. Et le soir, à 17
heures, pour le repas du soir et la nuit. Chaque fois, c'est le même
drame. Elle hurle et pleure ce monsieur qu'elle aime et qu'on lui
retire deux fois par jour.</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Une
vraie complicité est née : Julien lui parle, lui montre
l'album photo de notre famille : Flore, moi, le chat, la
maison... et lui explique que c'est sa famille pour toujours, et
qu'on l'attend.<br />Au bout de quelques jours, elle demande
d'elle-même à voir l'album :<br />- Aya, dit-elle avec un grand
sourire en pointant son doigt sur la poche de Julien. Et ils
regardent ensemble ce que sera bientôt sa vie. <br /><br />Tout au fond
de lui, Julien ne peut s'empêcher de penser qu'à l'issue des dix
jours de complicité, il faudra tout briser pour une séparation bien
plus longue qu'une sieste ou même qu'une nuit.</span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8QV66URMtNYiEwmUteHNdBy82u0oPoudU79k6O6lhMr7Cm3-DQM2Gs79ZF21tZDFTZpxlBVc2FCN_WJEVeNvwaffjmbwDiaJd1cAZEYCQKSqfzB8fF-JPuEvLyOWfZAIP0_ngCfxhYsMG/s1600/Ad%C3%A8le+et+Marc.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8QV66URMtNYiEwmUteHNdBy82u0oPoudU79k6O6lhMr7Cm3-DQM2Gs79ZF21tZDFTZpxlBVc2FCN_WJEVeNvwaffjmbwDiaJd1cAZEYCQKSqfzB8fF-JPuEvLyOWfZAIP0_ngCfxhYsMG/s1600/Ad%C3%A8le+et+Marc.jpg" height="320" width="310" /></a></div>
<br /></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-53608318282900545532014-10-06T17:53:00.001+02:002014-10-06T18:13:09.064+02:00Mes expériences culinaires<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Etre
mère – adoptive ou non - signifie être capable de faire preuve
tout à la fois d'intelligence, d'à propos, de débrouillardise,
d'innovation, d'imagination, d'abnégation, d'anticipation, de
créativité, et j'en passe.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />J'ai toujours aimé cuisiner, mais
jusqu'à présent, j'étais mon seul cobaye, et mes expériences ne
nuisaient à personne qu'à moi-même. </span>
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Pour
la petite histoire, il faut que je vous dise qu'avant de décider
d'avoir un enfant, Julien et moi vivions chacun chez soi. Ce qui nous
autorisait une vie tranquille, sans contrainte ni obligation, chacun
vivant comme il l'entend : nourriture, choix du programme de
télévision, heure de coucher et de lever, choix de la radio, sortie
copines sans rendre de comptes etc etc etc.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Ce qui fait que notre
façon diamétralement opposée de nous nourrir n'a jamais gêné
personne : en effet, Julien mange de la viande et de la
charcuterie à tous les repas - voire plus - agrémentées de pommes
de terre. </span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Frites ou sautées, de préférence.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Il cuisine
divinement bien, du petit salé aux lentilles à la blanquette de
veau en passant par le cassoulet ou les tomates farcies.<br />Je ne
crache pas sur ces petits plats, mais j'essaie de manger peu de
viande et plus de légumes.<br />Alors bien sûr, occasionnellement, un
pot au feu ou une entrecôte béarnaise, c'est bon, mais pas tous les
jours.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Ma cuisine à moi, elle est beaucoup moins fun, je l'avoue.
Le dimanche midi où j'ai proposé à Julien et à Flore une soupe de
fanes de radis, une salade de betteraves aux pousses d'alfalfa et du
riz basquaise, c'était bon, certes, pleins de vitamines et de
fibres, c'est sûr, mais beaucoup moins dominical que le traditionnel
poulet-frites de Julien. </span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"> </span>
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">J'ai
bien enregistré la déception de Flore (je ne parle même pas de celle de Julien), et je me suis dit que
franchement, moi qui avais des velléités vegan, il allait falloir faire
preuve d'inventivité pour y rallier la famille.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />C'est pourquoi
j'ai décidé de me lancer dans des innovations culinaires
originales.<br />Histoire de donner du peps à mes fanes, mes navets et
autres salsifis.<br /><br />Pour commencer, j'achète un livre de
cuisine végétarienne, dans lequel je trouve tout simplement des
idées pour cuisiner les légumes, en tians, pains, quiches, tartes,
brick... et ça plaît à Flore. </span>
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Un
essai transformé pour l'équipe veg !</span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Cela
dit, pour être tout à fait honnête, j'ai quelques fois des ratés,
quand j'essaie d'employer à ma façon – c'est à dire sans suivre
la recette – les ingrédients inhabituels. </span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Par exemple,
l'agar-agar. C'est un liant et gélifiant végétal qui permet de remplacer la gélatine animale. <br />Normalement, </span><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">l’agar-agar
doit être porté à ébullition dans un liquide, et se gélifie en
refroidissant. Mais comme d'habitude, je ne prends pas le temps de
lire la notice du sachet d'Agar-agar, j'en mets pour lier une sauce,
comme j'aurais fait avec de la fécule de maïs.<br />Sauf que ce n'est
pas de la fécule de maïs. Et malgré l'énergie que je mets à fouetter l'ensemble, l'agar-agar s'agglutine, coagule, et donne à la sauce un
air de vomi de chameau.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Flore, qui est une gourmande, mais aussi –
on ne peut pas être pénible dans tous les domaines – mange
facilement de tout, se penche avec prudence sur le plat :
Tagliatelles sauce agglomérat.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Tête brûlée de nature, elle se
lance courageusement et goûte ; écrase étonnée un amas de
sauce entre ses dents, qui restent collées ensemble quelques
secondes ; tente de déglutir avec difficulté, et, une petite
larme au coin des yeux, me supplie :<br />- Maman, je crois que
c'est pas très bon.<br />Je lui concède.<br />Et sors une tranche de
jambon. <br />Essai marqué par l'équipe carnivore.<br /><br />Mais malgré
ces échecs que je considère formateurs, je n'ai pas dit mon dernier
mot, et, face aux millions d'animaux élevés en batterie et tués
dans des abattoirs, lieux de tortures et de souffrance, je me
radicalise, et achète un livre de recettes vegan.</span><br />
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Le
vegan, c'est encore plus restrictif que végétarien. Pour moi,
végétarien signifie ne plus manger de viande.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Mais vegan, ce
n'est non seulement plus de viande, mais plus d'oeufs, plus de
poisson, plus de laitages, plus de beurre, et plus de...
fromages.<br />Là, j'avoue. Ca m'en fiche un coup. Mais je tiens bon,
et, avant de tester sur Flore et Julien qui en ont assez de jouer les
cobayes (Julien a été très affecté par la dégustation de chorizo
végétal), je fais des essais.<br /><br />Première recette, un gâteau.
A base de noix, carottes, amandes, farine non raffinée, sucre
muscovado (un truc un peu lourd et collant), huile, bicarbonate
de soude...<br />La recette me semble... comment dire... assez
consistante : <br />Pas d'oeufs, pas de beurre ou de crème
fraîche pour alléger un peu. Et je n'ose plus employer d'agar-agar. </span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Mais il faut être prêt à changer ses habitudes, c'est comme ça
qu'on apprend.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Je fais donc le gâteau, je touille avec une pelle
en bois et beaucoup d'énergie, aussi - parce que, fichtre, qu'est ce
que la pâte est dense -, et je le cuis presque deux heures dans un
moule à cake rectangulaire.</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />C'est assez long à cuire (faut dire
qu'il y a de la matière), ça sent plutôt bon, et je finis par
sortir un chouette gâteau qui a une fière allure gonflée (le
bicarbonate, sûrement). Mais tandis que je m'apprête à le
démouler, le voilà qui s'écroule en son centre, creusant un profond
sillon dans toute sa longueur.</span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Ca
me rappelle vaguement quelque chose, mais je ne sais pas (encore)
quoi.<br />Flore arrive, attirée par l'odeur, et regarde la chose :<br />-
Et... tu crois qu'on peut manger du gâteau-raie-des-fesses,
maman ?<br /><br />J'ai remisé mon livre de recettes vegan derrière
le « viandes et volailles » de Julien. </span><br />
<br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Je ne suis pas
encore prête, psychologiquement, à cuisiner des boulettes de vomi
de chameau ou des gâteaux-raie-des-fesses.</span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Mais
c'est parce que je manque d'entraînement. <br />Promis, dès que j'ai
essuyé de mon front la honte de mes échecs cuisants, je m'y
remets !</span><br />
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />En secret.</span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwcOb5BCX4PP7W-eP9dHTbbZpxdTDcJMKc6XSy_1eCohFM6wdnPuvpbESsLLt1kFVWgZ105AV3Mp4ebVRRk0z8NmwrUeF1LyhuSaUdUqVc9al-1UmzmXlEVAN8BV4KYkPEeBdCcQZc4KGb/s1600/agar+agar.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwcOb5BCX4PP7W-eP9dHTbbZpxdTDcJMKc6XSy_1eCohFM6wdnPuvpbESsLLt1kFVWgZ105AV3Mp4ebVRRk0z8NmwrUeF1LyhuSaUdUqVc9al-1UmzmXlEVAN8BV4KYkPEeBdCcQZc4KGb/s1600/agar+agar.jpg" height="320" width="320" /></a></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br /></span></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-44909002818051056752014-09-26T11:27:00.001+02:002014-09-26T13:12:50.072+02:00Portrait chinois<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="background: transparent;">Il aurait fallu que je le mette un peu plus tôt dans mon récit, mais mieux vaut tard que jamais.<br />Voilà une petite présentation de la maman (presque) comme les autres que je suis. Soyez indulgents, se présenter soi-même est un travail difficile, qui nous fait osciller entre désir d'authenticité et orgueil. </span></span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="background: transparent;"> </span><br />Le portrait chinois, c'est un exercice que je fais faire à mes
élèves depuis des années. Il est drôle, et permet de se dévoiler
avec finesse et imagination. <br />Essayez, vous verrez, c'est
drôlement sympa.<br /><br /><i>Si j'étais un prénom</i>, je serais
Marie. Oui, je sais, ce n'est pas original. Marie, ça veut dire "celle qui élève", en hébreu. Et ça, ça me va.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br /><i>Si
j'étais un animal</i>, je serais un chat. J'aime les chats. Que
dis-je : j'adore les chats. J'en ai depuis que je suis petite et
je n'envisage pas la vie sans. Cela dit, j'ai une forte propension à
aimer tous les animaux, et même si elles me font peur, je refuse
qu'on écrase les araignées qui ont tout autant que mon chat le
droit de vivre.<br />Mais loin de ma chambre.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br /><i>Si
j'étais un film</i>, je serais <i>Dersou Ouzala</i>, de Kurosawa.
Car il faut bien choisir, et c'est celui-ci qui me vient
systématiquement en tête, car il a marqué ma culture
cinématographique d'adolescente 100% intello que je croyais être, et ne m'a jamais quittée depuis.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Cela
dit, je ris comme une baleine (?) à chaque fois que je regarde </span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>La
Grande Vadrouille</i></span></span><i><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;">,
je suis fascinée par </span></span></span></i><i><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>2001,
l'Odyssée de l'espace</i></span></span></i><i><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;">
et grande fan de la saga </span></span></span></i><i><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>Alien</i></span></span></i><i><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;">.</span></span></span></i><br />
<i><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-style: normal;"><span style="font-size: xx-small;">. </span></span></span></span></i></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;">
</span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>Si
j'étais un livre</i></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">,
je serais Cent ans de solitude de Garcia Marquez... Mais, je pourrais
tout aussi bien être </span></span><b><span style="font-weight: normal;">Le
meurtre de Roger Ackroyd d'Agatha Christie</span></b><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">
ou Tintin, le secret de la licorne. </span></span><br />
<span style="color: black; font-size: xx-small;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">. </span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>Si
j'étais une série télé</i>, je serais Amicalement Vôtre. Oui, je
sais, c'est un peu has-been... En même temps, c'est vraiment bien.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br /><i>Si
j'étais une chanteuse</i>, je serais Tracy Chapman (ou
Véronique Sanson) ;</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br /><i>Si
j'étais un chanteur</i>, je serais Bob Dylan (ou Jacques Brel)
;</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>Si
j'étais un musicien</i>, je serais Mozart (ou... Mozart) ;</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br /><i>Si
j'étais un métier</i>, je serais maîtresse d'école. De CM2, plus
précisément, ma classe fétiche, dans laquelle j'enseigne depuis
plus de dix ans.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>Si
j'étais une couleur politique</i> (ça existe, ça?), je serais
verte ;<br />Mais alors bien bien verte.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br /><i>Si
j'étais un fromage</i>, je serais un camembert coulant (étalé
en couche épaisse sur une baguette croustillante) ;</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>Si
j'étais un légume</i>, je serais une salade de tomates avec
beaucoup de sauce ;</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>Si
j'étais un vin</i>, je serais un Aloxe Corton 1961 ;</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>Si
j'étais un défaut</i>, je serais étourdie, un peu donneuse de
leçon aussi, têtue, bordélique ( ça fait quatre)(Y'en a
d'autres)(mais je ne dis pas tout, vous verrez bien au fur et à
mesure).<br /><br /><i>Si j'étais une qualité</i> : La
gentillesse ? (c'est difficile de s'attribuer des qualités
comme ça, ça fait un peu pédant).</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Voilà un
exercice bien amusant. Mais réducteur, aussi. Les goûts et
les couleurs, finalement, ça peut changer selon les jours, selon la
météo, selon l'humeur... Et si vous me reposiez les mêmes
questions demain, la moitié des réponses serait différente.<br />Il
y a des choses immuables (le chat et le camembert, par exemple), et
d'autres moins.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Tout choix
est un renoncement, allez ! <br />De toutes façons, le reste,
vous le découvrez au fil des pages mon journal.<br /><br />Ça vous
permettra de vous faire votre propre idée. C'est bien comme ça que
les rapports humains fonctionnent.<br />Non ?</span></span></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-88643627879826056102014-09-15T13:50:00.000+02:002014-09-25T16:15:10.342+02:00Le brame du cerf<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Je
mets un point d'honneur à partager mon amour de la nature avec ma
fille.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;"><br />Ca commence par les balades en forêt avec jumelles, livres
de traces et indices, loupes et carnet d'aventure.<br />L'air de rien,
Flore s'intéresse. Avec son tempérament fougueux, je pensais que la
contemplation et l'observation allaient vite l'irriter. Et bien non.
Je suis même agréablement surprise, car elle est particulièrement
attentive à la vie de la nature.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;"><br />Son enthousiasme est tellement
réel qu'elle ne peut manquer de le manifester avec entrain :</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">-
REGARDE MAMAN LE GROS CHAMPIGNON ! IL EST BEAU, HEIN ?<br />Et
là, même les bolets n'ont qu'une envie : se carapater loin de
la source sonore avec les doigts dans les oreilles. <br />Alors les
écureuils, chevreuils, piverts et campagnols ne font pas long feu
dans notre périmètre...<br /><br />Mais il nous reste tout pleins de
traces au sol, de poils sur les arbres, de têtards dans les mares et
de crottes à décortiquer (chouette !).<br /><br />Me vient un soir la
bonne idée d'emmener ma fille écouter le brame du cerf.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Oui,
je sais, pour les enfants, ça peut être angoissant de se cacher en
pleine nuit en lisière de forêt, pour surprendre des cerfs dont le
cri en cette période se rapproche plus du rugissement du lion que du
glapissement du lapin.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;"><br />Et
puis, il faut expliquer, aussi. <br />Que le cerf brame pour prouver
qu'il est le plus fort et le plus beau, pour attirer les biches, et,
à l'occasion, grimper dessus pour... enfin... voilà,
quoi...<br /><br />Bref ! Il ne faut pas manquer très tôt
d'apprendre à nos enfants que la nature, ce n'est pas tout à fait
comme dans Walt Disney.<br /><br />Flore se serre contre Julien, mais ne
dit mot (pour une fois), et écoute, fascinée et inquiète à la
fois.<br />Voilà une chouette activité pour lui couper la chique :
Je note.<br />Et la preuve, si besoin en était, de l'humilité de l'homme face à la puissance de la nature. <br />Je constate la vertu positive de la chose sur ma fille. Dommage que
le brame ne dure que deux mois.<br /><br />Racontant ça un soir à des
copains, nous décidons de retourner y faire un tour, entre adultes,
et prendre un peu plus de risques, s'aventurer dans les bois, goûter
la magie de la forêt, la nuit, avec sa poésie, ses odeurs, son
silence ponctué des petits acteurs de la vie nocturne.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;"><br />Nous
voilà, une dizaine de copains à la queue-leu-leu, tels des
aventuriers, sur le sentier de la découverte.<br />Nous pénétrons
plus avant dans les sous-bois. Nous savons que les cerfs brament en
terrain découvert, et nous voulons nous poster derrière la lisière,
pour tenter de les observer, d'entendre un combat, de repérer la
harde.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Une
fantastique expérience en perspective.<br /><br />Mais c'est sans
compter sur notre sens de la discrétion lié à une infaillible
expérience d'hommes et femmes des bois. </span></span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Déjà,
on a de la chance : La nuit est bien noire. Mais alors, bien
bien noire. Nous avons pris une lampe torche, mais nous sommes
convenus de nous en servir seulement en cas d'extrême urgence.<br />Le
fond de l'air est frais et humide, beaucoup d'entre nous ont mis des
Kways. </span></span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Et
qu'est ce que ça fait un Kway, hein ? Sur un corps en
mouvement ?<br />Ca fait : Fffcchh ! Fffcchh !
Fffcchh ! Fffcchh ! Fffcchh !</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;"><br />Alors,
quand on marche en Bretagne, en haut d'une falaise venteuse ou dans
les rues du village, au bord d'une route, il passe inaperçu, le
Fffcchh ! Fffcchh !</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Mais
quand on est en forêt, la nuit, courbé, aux aguets, retenant son
souffle, progressant sur la pointe des pieds pour se fondre dans le
biotope avec circonspection, le Fffcchh ! se détache mieux,
dans le silence des bois.<br /><br />Ma voisine de derrière m'empoigne.
Je sens au tressautement de son bras qu'elle ricane.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Fffcchh !
Fffcchh ! Fffcchh ! <br />- Chhhuuuuttt ! Faites moins
de bruit, chuchote-je, moi qui fais ma maline parce que je porte une
polaire. <br />- T'es marrante, comment veux-tu qu'on fasse ?<br />-
Ouais, on va pas se mettre tout nu, non plus !<br />-
Hihihihi !<br />Je conçois.<br />- Bon ben essayez au moins de
limiter les dégâts.<br />- J'vois pas comment.<br /><br />Nous continuons
à avancer, aussi discrets qu'une armée de moissonneuses
batteuses.<br />Fffcchh ! Fffcchh ! Fffcchh !<br />-
Chuuuuut !<br />- Oooh ! C'est chiant !<br />-
hihihihihi !<br />- C'est toi qui fais encore plus de bruit en
nous disant de ne pas en faire !<br />- Chut !<br />Fffcchh !
Fffcchh ! Fffcchh !<br /><br />Le fou rire monte. Mon amie,
derrière, ne m'a pas attendue, et tente de ne pas glousser trop
fort. Je la sens se gondoler au bruit que fait son Kway.<br />Des
petits Ffch ! Ffch ! Ffch ! rapides et répétés.<br /><br />Je la
sens bien, cette sortie.<br /><br />Soudain, retentit un bruit hors
norme :<br />- Arrggghhhh !<br />Ce n'est pas le brame ;
ce n'est pas un kway ; ce n'est pas un ricanement...<br /><br />Mon amie
derrière moi allume aussitôt la lampe torche et la pointe en
direction du bruit. Un copain s'est fait barrer la route par une
liane de chèvrefeuille en travers de la gorge, et tente
désespérément de s'en dépêtrer en faisant de grands moulinets
avec les bras.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">C'est
plutôt rigolo, dans le noir total, avec le faisceau lumineux
qui éclaire juste son buste et son visage à demi-garrotté.<br />D'ailleurs,
le fou rire nous gagne, sauf peut-être le copain étranglé, qui
râle que franchement, quelle idée de se balader en forêt la nuit,
merde...</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;"><br />Arrivé
à ce point de notre escapade, je pense que cerfs et compagnie sont
depuis longtemps allés voir ailleurs si on (n') y était (pas!)</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br />
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Au
final, on n'a pas entendu bramer.<br />Déçus, on est rentré à
la maison. <br />On s'est fait un vin chaud pour se remettre.<br />On
a fini la soirée, plutôt en forme. </span></span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Et
pour ne pas perdre de vue que nous sommes de grands spécialistes de
la faune sauvage, nous sommes restés dans le sujet en créant un
canon à deux voix :</span></span></span></span></div>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;"><br />Dans
la forêt un grand cerf, <br />Fffcchh ! Fffcchh ! Fffcchh !</span></span></span></span></div>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Essayait
en vain d'bramer !</span></span></span></span></div>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Fffcchh !
Fffcchh ! Fffcchh !<br />Malgré un très beau
concert !<br />Fffcchh ! Fffcchh ! Fffcchh !<br />D'idiots
en Kway !</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;">Fffcchh !
</span></span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWgs6YRbFcO3eoud8mV-ol2vfYkjWDo4ZRz0EnaNFe_7Oktj0-fOuI4TQ1CNrmPNjpd6pJZkjWdSKiNzxQhzckbsDpE6Tld1nX6ebwzNqcEEe-UW5D0Sg0cusZd08MvTXN9wIMigYwomdY/s1600/brame-du-cerf.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWgs6YRbFcO3eoud8mV-ol2vfYkjWDo4ZRz0EnaNFe_7Oktj0-fOuI4TQ1CNrmPNjpd6pJZkjWdSKiNzxQhzckbsDpE6Tld1nX6ebwzNqcEEe-UW5D0Sg0cusZd08MvTXN9wIMigYwomdY/s1600/brame-du-cerf.jpg" height="113" width="400" /></a></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="background: transparent;"> </span></span></span></span>
</div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-60631844283761495552014-09-12T14:49:00.000+02:002014-09-12T14:51:25.194+02:00Un petit bout de langue<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Julien
entreprend donc le voyage pour Haïti tout seul. Avec des tonnes de
médicaments (ça ne vous rappelle rien ?), des vêtements, des
jouets, des cadeaux, son appareil photo, un petit ordinateur avec
Skype, et des milliers de recommandations.<br />Nous sommes en
décembre, la situation est assez stable en Haïti, nous trouvons un
vol qui arrive en pleine journée (pas besoin de faire appel au
chauffeur du Visa Lodge et à Spirou et Fantasio).<br />Tout se profile
à merveille.<br />Mais, restons méfiants tout de même.<br /><br />Je
dresse une longue liste des questions que Julien devra poser et des
remarques qu'il devra noter.<br />Il n'est pas médecin, mais il est
chargé d'ausculter Alexandra sous toutes ses coutures. Parce que,
dans son bilan médical, et dans les updates que nous recevons tous
les mois, il y a des petites choses qui demandent à être
précisées.<br />Par exemple, nous savons qu'elle est porteuse saine
de la drépanocytose qui est une maladie génétique qui affecte les
globules rouges. Elle n'en aura jamais de symptômes, mais ne devra
pas avoir d'enfants avec un homme qui serait porteur sain également,
parce que leur enfant développerait la forme pathologique.<br />Elle a
également sur la peau des plaies dues à une infection de la gale...
Le souvenir de l'Ascabiol étant encore récent (et cuisant,
surtout), je demande à Julien d'y apporter une attention absolue !</span></span></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />Et
puis, il y a une observation qui m'inquiète plus que le reste :
Sur la plupart des photos qu'on nous envoie, Alexandra a le bout de
sa langue sortie. </span></span></span></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Lors
de la procédure de Flore, je me souviens d'une petite fille qui
avait été attribuée à une amie, et il s'était révélé,
quasiment en fin de procédure, qu'elle était autiste.</span></span></span>
Le choc avait été terriblement violent, et j'en étais restée très
marquée, pour de nombreuses raisons.
</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Alors ,
c'est sûr, je ne peux m'empêcher de guetter avec anxiété tous les
signes d'une maladie mentale chez Alexandra...
</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Et cette
petite langue m'inquiète.<br /><br />Il ne faut pas perdre de vue que
ces enfants n'ont pas eu le suivi dont les bébés français
bénéficient dès la naissance.</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br />Je me
souviens aussi d'une petite fille qui souffrait d'hospitalisme.
<br />L'hospitalisme, qu'on appelle aussi parfois le syndrome des
pouponnières, est un syndrome de régression mentale, que
développent parfois en orphelinat les enfants abandonnés, qui
manquent de stimulation et, bien évidemment, d'amour. Par la suite,
dans un environnement familial calme et aimant, les choses rentrent –
normalement – dans l'ordre. <br />Mais les troubles de l'hospitalisme
ne sont pas sans rappeler ceux de l'autisme. Comment faire la part
des choses ? Surtout quand on est à des milliers de
kilomètres ?</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br />Certains
parents adoptent des enfants avec des problèmes de santé ou des
handicaps connus : troubles cardiaques, fentes palatines,
séropositivité, trisomie, pieds bots... Ces parents acceptent leur
enfant différent en toute connaissance de cause et y sont préparés.
</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Tout
comme quand on met son enfant au monde, on n'est jamais à l'abri
qu'une maladie se déclare.
</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Mais je
repense à ces troubles mentaux ou psychologiques graves, qu'on ne
décèle pas faute d'examens spécialisés, qui empirent avec
l'abandon, le manque de stimulation, l'absence d'amour, la vie en
collectivité, le bruit, le stress... et là on se dit que oui, en
effet, il faut monter des dossiers et réunir toutes les informations
nécessaires à l'adoption de notre enfant... mais pourquoi donc
est-ce si long, quand on sait que chaque jour passé sans amour est
un jour qui peut tuer !<br /><br />Julien prend son rôle très au
sérieux – c'est tout juste s'il n'a pas acheté le Vidal – se
fait ses chek-list, imagine des scénarios, du meilleur au pire
(basés sur l'excellente expérience de notre premier voyage), nous
filme pour montrer à Alexandra, fait des albums photos, case des
petits robes entre ses tee-shirt, répète ce qu'il doit dire (ou
pas) aux juges et administrations haïtiennes, éparpille des
dizaines de sachets de SMECTA dans sa valise, révise les
prescriptions des autres adoptants concernant cette scrogneugneu de
nouvelle procédure... <br /><br />… et surtout, se prépare à voir
Alexandra, à l'apprivoiser, à l'aimer puis... à revenir sans elle.</span></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-3611823438082213212014-09-09T15:42:00.000+02:002014-09-09T16:07:14.734+02:00Marie-Chris MocheCela fait un an que
nous avons eu l'attribution d'Alexandra.<br />
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
C'est long, un an. <br />
En
fait, c'est tellement long qu'on n'y croit presque plus.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br />
Ce qui
nous rappelle à la réalité, c'est qu'un rond de cuir haïtien a une illumination aussi subite qu'incohérente : Les parents
adoptants doivent se rendre en Haïti en milieu de procédure pour
signer un nouveau document.<br />
Comme Haïti n'est pas vraiment une
station balnéaire prisée, je ne vous dis pas le prix du billet
d'avion !</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Les premiers
adoptants partent, et reviennent après quelques jours passés sur
place et des témoignages édifiants : La signature a lieu dans
une cahute ou sur le capot d'une voiture, dans la rue, en présence
d'un greffier, parfois d'un juge de paix s'il n'a pas mieux à faire.
Le document qu'on leur présente est tapé à la machine, dont les touches ne sont pas toujours bien encrées, comprend des erreurs, sur des feuilles volantes de qualité médiocre.<br />
On nous conseille
de nous faire prendre en photo lors de la signature pour avoir une
preuve.
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Tu parles d'une
preuve.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br />
<br />
Je ne
veux pas apporter d'eau au moulin des donneurs de leçons
anti-adoption qui prennent un malin plaisir à divulguer que nous nous procurons nos enfants à
coups de dollars avec des procédures allégées et corrompues. <br />
Mais
parfois, il faut avouer que certaines démarches sont étonnantes et
peuvent semer le doute chez des personnes non-averties ou promptes à
dénigrer l'adoption internationale.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br />
Pourtant, c'est
une évidence pour beaucoup de parents adoptants : Honnêtement, comment regarder grandir son enfant avec franchise et
honneur si on sait qu'on l'a acheté ou qu'il est issu d'un trafic !
Comment, en toute conscience, imaginer l'aider à se construire dans ces ignobles conditions ?<br />
<br />
Il ne faut donc pas perdre de vue que dans l'adoption internationale, dans les pays qu'on ne peut comparer au nôtre, certaines choses vont forcément nous surprendre et nous échapper. <br />
<br />Cela dit, l'administration ou la justice, même en France, c'est parfois bien kafkaïen aussi.<br />
<br />
Quoi qu'il en soit, notre
procédure, on la connaît, et même si les documents sont tapés à
la machine à écrire, bourrés d'erreurs, raturés, réécrits,
signés sur un coin de table... , ils suivent un chemin précis, de
nombreuses étapes dans différents ministères, sont validés,
légalisés et sur-légalisés par plusieurs personnes, et
franchement, pour en avoir vécu deux, je peux assurer que rien n'a été
laissé au hasard, que les familles biologiques sont informées et
suivies, que les enfants, même s'ils ne sont pas orphelins
(comme la plupart des enfants adoptables), ont bien été donnés à
l'adoption dans des conditions dramatiques, certes, mais après
que toutes les autres solutions ont été recherchées.<br />
<br />
C'est
une étape difficile que d'imaginer cet abandon. Mais au-delà du
drame psychologique, nous avons la garantie de ce qui s'appelle le
rapport social, établi par un travailleur social de l'IBESR, qui a
enquêté, et établi l'adoptabilité de l'enfant de façon
claire.<br />
<br />
Si j'insiste autant, c'est que, pour notre plus grand
malheur, nous n'allons pas tarder à avoir à faire à des gens (hauts placés, comme on dit),
suspicieux et humiliants, qui n'hésiteront pas à amalgamer des
familles honnêtes avec des pratiques qui ne le sont pas et que nous
réprouvons, justement parce que nous sommes au cœur de ces
procédures et qu'il est de notre intérêt (psychologique,
sentimental et juridique) qu'elles soient irréprochables.<br />
<br />
Mais la colère m'égare, il sera temps, d'ici peu, que
je vous fasse découvrir comme il est facile pour certains de se
cacher derrière de faux bons sentiments pour anéantir des
familles.<br />
<br />
Et puis Noël approche. <br />
Flore est très énervée,
comme tous les enfants. Et elle se pose des questions
fondamentales :<br />
- Maman, tu sais pourquoi elle est moche,
Marie-Chris ?<br />
Moi, comme souvent, je ne comprends rien et la
remarque tombe, tel un couperet :<br />
- Mais mamannnnnnnnn!
Rhôôôô ! Tu comprends rien ou quoi ?<br />
- Alors
explique moi, ma poulette !<br />
- Ben dans la chanson de Noël,
tu sais bien, le monsieur, il dit : « Oui, oui, où est
Marie-Chris moche ! »<br />
- …<br />
<br />
Allez, moi aussi, I
wish you a Marie-Chris moche !</div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-72493198733394722222014-09-08T16:10:00.002+02:002014-09-13T09:21:36.703+02:00La fable du champignon fat et de l'herbe folle<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Etre (activement) mère tout en travaillant, en menant de front des associations et des projets créatifs relève d'un défi d'autant plus lourd que la place des femmes dans le monde du travail ne va pas encore de soi.<br /><br />J'en veux pour preuve ma propre expérience. Je ris - jaune - de voir le nombre de personnes, hommes ou femmes, qui ont des idées préconçues et des attentes parfois perverses quand une femme acquiert un tant soit peu de responsabilités.<br /><br />Puisque mon histoire de maman (presque) comme les autres est faite de mon quotidien, je ne vais pas manquer de disséminer dans mon journal, de-ci de-là, quelques anecdotes croustillantes, horrifiantes, drôles, désespérantes... sur ma mission de directrice d'école. <br />J'ai même eu un temps le projet de créer un autre journal : "desperate dirlette", ou "le journal d'une directrice (tout à fait) comme les autres".<br />Qu'en pensez-vous ?<br />Il n'est pas impossible que je m'y emploie. </span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></span>
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">En attendant, je vais vous conter une fable. </span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Elle aurait pu s'appeler « La
raison du plus fort est toujours la meilleure », mais ce titre a déjà été pris par un fabuliste de renom...</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Je
laisse à votre appréciation, que je sais fine, de découvrir si toute
ressemblance avec une quelconque réalité est - ou non –
fortuite.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Le champignon fat et l'herbe folle <span style="font-size: xx-small;">(mais pas tant que ça)</span></span></span></span><br />
<br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: xx-small;">. </span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Un gros
champignon fat poussé sur le fumier,<br />complexé face aux arbres
majestueux et nobles<br />décida un matin de prendre le pouvoir</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Pour
assouvir enfin ses rêves de grandeur. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Ce
n'est pas compliqué, se dit-il, il suffit </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">D'accuser
en premier ennemis et gêneurs,</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">De
faire courir sur eux les bruits les plus odieux.<br />Si je tire le
premier avec force et aplomb</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">qui
donc aura l'idée de détourner mon trait,<br />Et de le mettre en
doute ? </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Pour
commencer son œuvre - il faut bien progresser -</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Il
lança des travaux pour tout mettre à son goût,<br />Abattant tous
les arbres qui lui faisaient de l'ombre,<br />Jouissant, dans sa
vengeance, d'en maîtriser l'ardeur.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Une
herbe vigoureuse, rondelette et joyeuse,</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">avait
pris pour mission d'éduquer les petits.<br />Rebelle et créative,
elle osa, l'insensée<br />lui demander des comptes, et puis le
contredire<br />- Une indisciplinée, et fille qui plus est ?<br />Je
m'en vais la mater ! Mais point il n'y parvint.<br />Alors plein
de colère il affûta ses armes<br />Diffusant à l'envi fourberies,
faussetés,<br />A d'autres champignons – ou pas – n'y voyant
goutte,<br />Quant à la vérité sur la plante accusée.<br />Honnie,
notre herbe tendre, n'étant pas préparée<br />Se fana d'un coup sous
le poids des calomnies.<br /><br />Quand on n'est qu'une plante, et fille
de surcroît,</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Cultivée
et sensible, naïve et bienveillante<br />On est la proie facile des
champignons pourris</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Qui
mettront tout en œuvre pour la déraciner.<br />Le fat sans humanisme
hargneux et rancunier<br />médit, bave et diffame faute
d'intelligence.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdtpRFciS1oR7-4hmKopU7RMYcEkqjnqqeC5pHvawm5408LkNBa0lwz5xKIUKoOmnfdhPWf_bid32x89dRIJqu45-JiuSqtVQAzZ5-tIpiFe2Qw_Bjjl1YuYD8ioyWobAnVpDztb9eJfPE/s1600/champi.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdtpRFciS1oR7-4hmKopU7RMYcEkqjnqqeC5pHvawm5408LkNBa0lwz5xKIUKoOmnfdhPWf_bid32x89dRIJqu45-JiuSqtVQAzZ5-tIpiFe2Qw_Bjjl1YuYD8ioyWobAnVpDztb9eJfPE/s1600/champi.jpg" height="246" width="320" /></a></div>
</div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-37855071410885810452014-08-28T16:50:00.000+02:002014-08-28T23:12:42.578+02:00Sécurisons la maison<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Finalement,
nous nous trouvons une bonne voiture d'occasion, assez grande, peu
gourmande, que nous choisissons et essayons tous les deux, sans que
j'aie à ausculter le moteur.<br />Petit à petit, nous préparons
notre vie à quatre : ce qui est bien, c'est qu'on a tout notre
temps.<br />Et puis aussi les opportunités de tester, les moteurs, les
chansons, la sécurité.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">A
propos de sécurité, une nuit, nous avons l'occasion d'éprouver
aussi notre réactivité et nos réflexes. Réveillée en sursaut par
un bruit anormal, je secoue Julien.<br />- Julien, y'a quelqu'un dans
la maison !<br />Julien, tout de suite aux aguets, se retourne et
se rendort en grognant.<br />Mais le bruit se répète, et j'ai le
palpitant qui s'emballe. <br />- Julien, allez ! Je te dis qu'il y
a quelqu'un !<br />Là, me prenant au sérieux, Julien se lève
comme un seul homme (qu'il est) et foudroie la chambre de son regard
de killer :<br />- T'inquiète, ma biche, j'y vais !<br />Bon,
je commence déjà à ricaner. Ce doit être nerveux.<br />- Ouais,
mais fais attention, quand même !<br />Dans notre maison, nous
avons tout plein de vieilleries, lampes à huile, prie-dieu, statues,
outils anciens etc.<br />Julien empoigne un vieux rabot à main, dans
un bois épais, d'une cinquantaine de centimètres de long qui, dans
le noir, pourrait - presque - passer pour une kalashnikov et part en
tenant l'engin comme une arme à feu.<br />- Au pire, chuchote-t-il, si
c'est pas assez dissuasif, ça pourra servir d'objet contondant.<br />Bien
calée au fond de mon lit, je glousse.<br />- Attention, je suis armé,
crie-t-il d'une voix de fausset à l'intention de la maison !<br />Je
reglousse, puis me dis que je suis une pleutre, et me lève sur la
pointe des pieds pour le suivre et le seconder, au cas où... Sauf
qu'il ne m'a pas entendu arriver, sursaute en poussant un hurlement
strident quand je pose ma main sur son épaule. Ce sur quoi, par
réaction, je me mets aussi à hurler. <br />En toute
discrétion.<br />Surtout que j'ai failli me prendre un coup de rabot
dans les côtes.<br /><br />Nous avançons dans les pièces vides, l'un
derrière l'autre, penchés en avant, yeux et oreilles aux aguets,
rabot bandé et menaçant. Nous faisons un raffut de tous les
diables. Si voleur il y a eu, ça fait longtemps qu'il s'est fait la
malle !</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">J'ai
hautement conscience que nous sommes grotesques, à jouer à Starsky
et Hutch en pyjama avec un rabot, mais Julien tient à faire le tour
de la maison.<br />Nous finissons par allumer toutes les lampes,
visitons chaque recoin, vérifions toutes les portes : Rien !
Pas un chat (enfin, si, le nôtre, qui lève un œil courroucé de
son canapé).<br />- T'as dû rêver, me dit-il<br />Et le fait est que,
maintenant, j'ai un doute.<br />Mais bon, je ne voudrais en aucun cas
louper une occasion de nous tourner en ridicule, alors...<br /><br />Le
lendemain matin, presque aucun souvenir de l'affaire de la nuit, si
ce n'est le rabot qui traîne sur la table de cuisine. <br /><br />-
C'est quoi, ça, maman, demande Flore ?<br />- C'est rien ma
poulette, c'est ton papa qui voudrait nettoyer un peu ses arm...
euh... ses outils.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Quoi
qu'il en soit, c'est important, d'offrir un environnement sécurisé
à Alexandra, qui vit quand même dans un pays qui pourrait être un
peu dangereux, sur les bords.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Car
nous, on ne rigole pas, avec la sécurité de nos enfants. </span></span></span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4dma2K8eSzIBVw3Hwl4SHO-Hf58tklEAL9rIflAkzMAnXBwcoRDKpVQoKqOkITwjM4BqnoKEc0_8oPK7h8DVtf6P1IFSj62YDltw-XiNNfYk5onxXHVUzAFY4dc3R3zFIcuys224BFIIm/s1600/rabot.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4dma2K8eSzIBVw3Hwl4SHO-Hf58tklEAL9rIflAkzMAnXBwcoRDKpVQoKqOkITwjM4BqnoKEc0_8oPK7h8DVtf6P1IFSj62YDltw-XiNNfYk5onxXHVUzAFY4dc3R3zFIcuys224BFIIm/s1600/rabot.jpg" height="213" width="320" /></a></div>
</div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-15663691911213186532014-08-20T16:37:00.001+02:002014-08-28T23:17:10.247+02:00chaussures, moteurs et intestins<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">La
procédure est vraiment beaucoup plus longue que celle de Flore.
</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Du
coup, très anxiogène, aussi.<br />Je n'ose pas harceler la directrice
de l'orphelinat avec mes questions, car je me dis que si elle a des
nouvelles, eh bien elle nous le dira...</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br />Pas
de nouvelles, bonnes nouvelles, comme on dit !</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Sauf
que là, non.</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Les
mails se font rares, parce qu'en fait, tout traîne, tout change, et
quand on ose envoyer trois mails de suite parce que, franchement, au
bout de quatre mois d'attente silencieuse, on ne sait toujours pas où
on en est, la réponse laisse pantois :</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span lang="fr-FR"><br /></span><span lang="fr-FR"><i>« Le
dossier d'Alexandra est dans les mains de l'avocat. Il s'occupe d'un
document manquant, puis soumet le dossier à l'IBESR. Cela devrait
normalement prendre quelques semaines .<br />Passez une bonne journée »</i></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">C'est
ça : Passons une bonne journée...</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span lang="fr-FR">Une
bonne journée illuminée par la nouvelle que le dossier est arrivé
dans les mains de l'avocat (dans quelles mains était-il avant ?
Du mécanicien ?). <br />Une bonne journée où je découvre qu'il
manque un document (lequel?).<br />Une bonne journée où j'apprends
que le dossier n'est pas encore à l'IBESR qui est quasiment la
première étape !<br />Une bonne journée puisque la résolution
de ce problème ne devrait </span><span lang="fr-FR"><i>normalement
</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">prendre
que</span></span><span lang="fr-FR"> </span><span lang="fr-FR"><i>quelques</i></span><span lang="fr-FR">
semaines (Trois ? Huit ? Trente-deux ?)</span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Mais,
impuissante, je n'ai pas d'autres choix que d'accepter la situation
que, de toutes façons, je ne maîtrise pas.</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Je
prends un peu de recul. Les choses vont se faire, il faut juste
apprendre à être patient, et accepter que, pendant le temps où les
papiers manquent, les signatures traînent et les numéros
d'enregistrement du dossier dans les différents services se
mélangent (ça c'est déjà vu...), notre enfant grandisse loin de
nous.</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Un
mois, une semaine, un jour, une minute sans maman et sans papa, quand
on a à peine deux ans, c'est un mois, une semaine, un jour, une
minute de trop.<br />Tout ce temps sans aide, sans bisou, sans câlins,
sans amour, pour apprendre, pour se construire, pour s'apaiser, c'est
long !<br /><br />Je suis en colère, et pourtant, ce n'est rien
comparé à ce que l'avenir me réserve, et dont je n'ai encore
aucune idée.<br />Et qui sera sans aucune commune mesure avec ça.</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br />Mais
en attendant, je vis mes petits deuils successifs : celui de ses
premiers pas, de ses premiers mots, de ses premières dents, de ses
premiers fous-rires, de ses premiers anniversaires...
</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;">Ce qui
aide, c'est qu'à la maison, nous avons toujours du « grand
Flore » qui nous occupe l'espace, le temps et l'esprit.<br />Elle
qui a mis du temps à parler commence à très bien maîtriser le
verbe, principalement dans l'effronterie.<br />Et elle ne se gêne pas
pour me dire ce qu'elle pense de mes principes éducatifs :<br />-
Mais, dis-donc, Flore, qui est-ce qui commande ici ?<br />Menton
levé, mains sur les hanches, yeux dans les yeux :<br />- Je
préfère ne pas répondre !<br />Bon. Comme ça, c'est clair !</span></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;">Après
le changement de maison, nous décidons de changer de voiture. Julien
fait les petites annonces, et repère quelques automobiles d'occasion
assez grandes pour nous quatre.<br />Je ne mets pas le nez là-dedans.
Pour moi, les automobiles, c'est de l'utilitaire, et à part ma
première deux-chevaux que j'ai adorée, j'avoue que je ne suis pas
très intéressée ni compétente dans le choix de la chose.<br />Je
veux juste qu'elle soit pas trop moche et peu polluante.</span></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;">Un
samedi qu'il est au travail, Julien m'appelle.<br />- Une affaire !
Le propriétaire va venir te la montrer.<br />- ME la montrer ?
Mais pourquoi MOI ? Je n'y connais rien !<br />- Oui, je
sais, mais il faut faire vite, c'est une affaire, elle risque de
partir rapidement. Il faut sauter sur l'occasion ! Je lui ai dit
de passer ce matin.</span></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;"><br />Ce
matin. </span></span></span></div>
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;">Alors que Flore et moi sommes encore en pyjama.</span></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;"><br />Je
le maudis ! Puis blinde dans la douche en catastrophe, habille
Flore sans y penser, qui, comme une bonne chose ne vient jamais
seule, est d'une humeur massacrante.<br />Pas moyen de lui mettre ses
chaussures !<br />Je force comme une brute en lui criant de ne pas
m'énerver (son père s'en est déjà bien chargé).<br />J'appelle ma
sœur pour qu'elle vienne me la prendre le temps de voir le vendeur.<br />Qui
sonne à la porte au même moment.<br />Flore, hurlante, n'arrive pas à
mettre un pied devant l'autre. Elle y met vraiment de la mauvaise
volonté.<br />- Oui, oui ! J'arrive, monsieur !<br />-
AAAAhhhhh ! Maamaaaannnnn ! Aaaïïïïeuuuuu !<br />-
Mais arrêêêête, Flore ! Qu'est-ce que t'as enfin ?<br />-
Mmmmaaaiiiss ! Aaaïïïïeuuuuu !</span></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;">-
Ding ! Dong !</span></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;">- Oui,
oui ! J'arrive !<br />Et j'ouvre la porte, agrippant Flore
par le bras qui tient à peine debout ! Tant pis, je traîne le
lombric derrière moi, comme si de rien n'était, tentant de parler
au monsieur qui doit bien se demander si je me suis aperçue qu'il y
avait une petite fille accrochée à ma main.</span></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;"><br />Au
moment où nous arrivons sur le parking, ma sœur nous rejoint pour
me délivrer de Flore, s'arrête et éclate de rire.<br />D'un œil,
elle me montre le problème : J'ai mis à Flore la chaussure droite sur le pied gauche et inversement. </span></span></span>
</div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="color: black;"><span style="font-size: small;">Normal
qu'elle n'ait pas pu avancer !</span></span></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">
</span>
<br />
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><span style="font-size: small;"><span style="color: black;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">-
Oh ma pauvre doudounette ! Excuse-moi !<br />- Non !<br />C'était
prévisible, mais j'ai d'autres chats à fouetter !<br />Flore
disparaît avec ma sœur (qui lui a remis ses chaussures dans le bon
sens), me lançant des oeillades assassines !<br /><br />Je peux
enfin me concentrer (de toutes mes forces) sur la voiture.<br />-
Monospace cinq portes, finitions Zen avec GPS et Radar arrière,
motorisation TCE 130 Energy, boîte manuelle, à essence...<br />-
Mouii !<br />- Puissance 97 Kw, puissance 130 Din, puissance
fiscale 7 chevaux, 1197 cm3, 4 cylindres, 4 soupapes, couple maxi
205,<br />- Aaahh !<br />- 6 rapports, empattement 2703 mm, volume
coffre en dm3 : 437, volume coffre siège arrière rabattu 1837
- en dm3, toujours, hihihi !<br />- Evidemment, huhuhu !<br />-
Poids à vide : 1320, PTAC : 1955 kg, cycle urbain :
7,5, cycle extra-Urbain : 5,4<br />- Ah oui, quand même !<br />-
Vous voulez voir le moteur ?<br />- …<br />- Je vous le montre ?<br />-
Est-ce bien nécessaire ?<br />- Ben quand même, vous achetez une
voiture, c'est important que vous voyiez le moteur.<br />- Oh, moi,
vous savez...<br />- J'insiste !<br />- Bon<br />Le monsieur soulève
le capot, fier de me montrer son moteur.<br />- Nickel, hein ?<br />-
Vous savez, moi, vous me montreriez une radio de vos intestins, ça serait kif-kif !<br />Le monsieur n'a pas
d'humour, et claque son capot, vexé que je ne sache pas apprécier
sa tuyauterie à sa juste mesure.<br /><br />Après quelques échanges où
je ne sais franchement pas quoi lui dire (- Ah oui, c'est une belle
couleur, ça, le gris ! - Elle a l'air bien entretenue ! -
Volant, clignotants, tableau de bord, sièges, ceintures, tout y est,
c'est chouette !...), il me laisse sa carte sans grand
enthousiasme, et repart avec sa voiture rutilante à 4 soupapes, 6
rapports et 2703 mm d'empattement !<br /><br />Je reste pantelante
sur la chaussée, à lui faire gentiment un petit coucou d'adieu (je
ne le reverrai jamais !), pour compenser mon incompétence, puis je
rentre, furibarde, téléphoner à Julien et lui dire que jamais,
plus jamais, il ne me fasse un coup pareil !</span></span></span></span></span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTZZMoORMuYZOanJ1ivwEybVNXA6FHkdAC2dWBw6hzm4VnD9lMJfSAArJlc0i-ng_FQPZHM2iX8YZkNA_9pIY7rZUWFgGYBTNViBoNVfRr4cMwZrXZcKpoQULugMDhXsa85rTRxugAJwXm/s1600/intestins.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTZZMoORMuYZOanJ1ivwEybVNXA6FHkdAC2dWBw6hzm4VnD9lMJfSAArJlc0i-ng_FQPZHM2iX8YZkNA_9pIY7rZUWFgGYBTNViBoNVfRr4cMwZrXZcKpoQULugMDhXsa85rTRxugAJwXm/s1600/intestins.jpg" /></a></div>
</div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-14699117255179762022014-07-30T14:27:00.000+02:002014-07-30T14:28:04.656+02:00<div style="text-align: left;">
<b>GRANDES VACANCES POUR LE JOURNAL D'UNE MAMAN (PRESQUE) COMME LES AUTRES !</b></div>
<div style="text-align: left;">
<b><br /></b></div>
<div style="text-align: left;">
<b>ON SE RETROUVE A LA RENTREE POUR LA SUITE DES AVENTURES !</b></div>
<div style="text-align: left;">
<b><br /></b></div>
<div style="text-align: left;">
<b>BONNES VACANCES A TOUTES ET TOUS !</b></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-78275120611592880222014-07-03T12:29:00.000+02:002014-07-03T12:39:03.111+02:0086 - Le p'tit bout de la queue du chat<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">-
Viens voir, Flore, on a reçu les photos d'Alexandra !<br />- Non!<br />-
Allez, viens!<br />- Non, je la connais pas, cette fille !<br />Bon.</span></span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />Un
quart d'heure après:<br />- Maman, c'est qui que tu regardes sur
l'ordinateur?<br />- Ta soeur<br />- Ah bon!<br />(un coup d'oeil l'air de
rien sur l'ordi)<br />- et les autres photos sur l'ordinateur, c'est
qui ?<br />- C'est toi mon poussin !<br />- Ah, ben quand même !<br /><br />Oui,
oui, n'oublions pas Flore...<br />Mais ça ne risque pas.<br /><br />Flore
aime la musique et les histoires. Ca tombe bien, moi aussi. On écoute
ensemble tout et n'importe quoi, de Queen à Mozart en passant par
Bob Dylan et Michel Jonasz.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Elle
a ses propres CD, et il y en a qu'elle aime tellement qu'elle les
écoute sans cesse, et à fond les ballons (pour que tout le monde -
voisins compris – en profite !).</span></span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />L'histoire du moment, c'est</span></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">
Pierre et le loup. Bon, c'est bien, une fois, deux fois, mais en
boucle à longueur de journée, c'est lassant. <br />Au bout de la
énième fois que j'entends le canard se faire becqueter par le loup
(dans d'horribles souffrances), je propose - sans m'énerver (</span></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><i>Bon
y'en a marre, on change, c'est comme ça, t'as pas à discuter !</i></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">)
- à ma fille de lui faire écouter une compilation de vieilles
chansons françaises. </span></span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Des
trucs d'actualité, avec de jeunes chanteurs : Edith Piaf, Brel,
Bourvil, Yves Montant etc.<br /><br />D'abord, des râleries:<br />- Berk !
Elle est nulle ta musique (mais où a-t-elle appris à parler comme
ça ?).<br />Puis, arrivent les Frères Jacques, avec </span></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><i>Le
ptit bout de la queue du chat</i></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">,
et là, scotchée, la Flore !<br />- Mais maman, c'est des
fantômes qui chantent ? Le fantôme il est dans la queue du chat ? Alors Fanchette (notre chat) elle a un fantôme dans sa queue
?<br />C'est pas simple.<br /><br />Quoi qu'il en soit, du coup, l'intérêt
pour mon vieux CD remonte en flèche, tellement qu'il faut que je
mette la chanson en boucle, parce qu' « </span></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><i>elle
est </i></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><i><b>trop
</b></i></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><i>cool,
cette chanson de fantômes » </i></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">(mais
où diable a-t-elle appris à parler comme ça ?).<br /><br />Le soir
arrive, Flore monte se coucher, et me demande de lui mettre </span></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><i>Le
p'tit bout de la queue du chat</i></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">
sur son lecteur CD.<br /><br />Je suis bien contente que ma fille
apprécie ces chansons-là. Cela fait partie de notre patrimoine
culturel, et je pense avoir bien fait.</span></span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />Jusqu'au moment où, à
trois heures du matin, des hurlements terrifiés nous réveillent :<br />-
Maman ! Maman ! MAMAN ! MAMANNNNNNN ! (Il m'arrive de mettre du temps à réagir) ! Il y a un
chat-fantôme dans ma cham-am-ambre !<br />Et me voilà en pleine
nuit, avec mon manche à balai, à chasser le fantôme du chat dont
la queue nous électriiii-zzze !<br />Avec une bonne dose de
culpabilité de lui avoir fait écouter les Frères Jacques. </span></span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />Pourtant, il me semblait que c'était plutôt anodin, les Frères
Jacques. En tout cas, plus anodin que Prokofiev qui envoie des
chasseurs massacrer un pauvre loup qui a mangé un pauvre
canard !<br />Non ?</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Le
lendemain, on fait explication de texte, pour démystifier la
bête.<br />Flore veut écouter à nouveau la chanson, et on en parle,
on explique, tant et si bien que quand elle croise quelqu'un dans la
rue, elle commente (analyse – extériorise) :<br />- Alors y'a un chat
qui avait une ombre et qui avait un fantôme dans sa queue et une
dame elle disait ça y est le voilà aux autres fantômes qui
chantaient en faisant ouh ouh ouh... </span></span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">C'est une version de la chose.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Mais
arrivé le soir (et ses ombres perverses), Flore s'inquiète.<br />- Maman, il faudrait envoyer
le CD des Frères Jacques à Alexandra pour qu'elle écoute </span></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><i>Le
ptit bout de la queue de chat</i></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">.<br />-
Pourquoi mon poussin ?<br />- Parce que comme ça, quand elle
arrivera à la maison, elle sera habituée aux fantômes dans
les queues de chat et elle aura moins peur la nuit.<br /><br />Je n'y
avais pas pensé, mais c'est une chouette idée.<br />Elle va être ravie, Alexandra !<br /></span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVfhcHHD-Y56fDqPCaOF916pNoDxeKYLOTRmccVW_j11ngeXgqZN0ILGkVu7eMovCY5VXn_uspiirCwXoyLToz3iwczPjUaDqhN1rrLJeKKqTCsSrTvqoBWECV2oFuqmeLUSa6J-hRm4c7/s1600/Les+fr%C3%A8res+Jacques.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVfhcHHD-Y56fDqPCaOF916pNoDxeKYLOTRmccVW_j11ngeXgqZN0ILGkVu7eMovCY5VXn_uspiirCwXoyLToz3iwczPjUaDqhN1rrLJeKKqTCsSrTvqoBWECV2oFuqmeLUSa6J-hRm4c7/s1600/Les+fr%C3%A8res+Jacques.jpg" height="320" width="320" /></a></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-56089081638929891692014-06-30T16:20:00.002+02:002014-06-30T16:34:23.238+02:0085 - Des globules en forme de poème<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;">Je
pars à l'école. Ce jour-là, je suis au bureau, pour mon travail
administratif.<br />La première chose que je fais en arrivant est de
décorer les murs avec les photos d'Alexandra imprimées ce matin.
J'arbore un sourire invraisemblable, mon cœur bat à cent à
l'heure. Je vais faire la surprise à mes collègues, qui l'une après
l'autre entrent dans mon bureau et regardent, étonnées, les
portraits sur feuilles A4 .<br />- Des nouvelles photos de Flore ?<br />-
Regarde de plus près !<br />- Mais, mais... C'est pas vrai !</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;">Et
c'est le défilé dans mon bureau, les questions, les
émerveillements. Je brandis sous leur nez les liasses de résultats
médicaux d'Alexandra que j'ai déjà épluchés en détail.<br />Je
les relis comme un poème : globules rouges, globules blancs,
taux de ceci et de cela, sérologie, bactériologie...<br />Oui, oui,
je sais, pour vous, ce n'est pas passionnant, mais pour moi, si !
Tout ça, c'est dans le corps de ma petite poulette, et chaque
résultat est une goutte de sang parmi les millions d'autres qui
forment mon enfant.<br />Tout est bon à lui donner une réalité.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><br />Je
me suis toujours demandé pourquoi les mères éprouvaient le besoin
irrépressible de montrer leur nourrisson à peine né à tout le
monde : Il n'y a rien qui ressemble plus à un bébé qu'un
autre bébé. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;">Et
en même temps, non.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><br />Ma
fille est une petite fille comme des millions d'autres, et la voir en
photo ne dira rien de particulier aux autres. Et c'est normal. Mais
en même temps, pour moi, et je ne sais pas l'expliquer, c'est avec
une fierté sans limite que je me délecte du regard de mes amis sur
elle, j'aime qu'on s'extasie sur son visage, qu'on la trouve belle,
qu'on me félicite avec sincérité.<br />Etonnant : pourquoi me
féliciter ? D'avoir réussi à monter un beau dossier ? Et
pourtant, j'encaisse les félicitations avec un bonheur sans limite. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><br />C'est
curieux, non ? </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;">Quand
on fabrique soi-même son enfant, on peut penser qu'en proie à un légitime
prolongement narcissique de soi, on ait envie que tous le trouvent
beau, que tous s'ébahissent devant le travail accompli pour le créer
de toute pièce. Mais là ? Qu'est ce qui justifie que j'aie le
même sentiment, alors que je ne l'ai pas portée dans mon ventre,
que je ne l'ai même jamais vue en vrai, et que les photos ne sont
même pas d'une grande qualité artistique ?</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;">Sur
le coup, je ne réfléchis pas à tout cela, prise par le tourbillon
de bonheur qui ne cesse de croître, mais le soir, peu avant de
m'endormir, à l'heure propice aux idées en pagaille, celle-ci me
tarabuste particulièrement : La création instantanée et
profonde d'un lien qui ne doit rien au sang.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;">Oh !
Je sais que certaines adoptions sont ratées, et que parfois ce lien
ne se fait pas. Mais cela existe également dans les filiations
biologiques. Alors c'est probablement plus grave pour le lien
adoptif, puisque les enfants ont déjà vécu un premier drame de la
séparation. Mais je sais aussi que dans la grande majorité des cas,
ce lien parental se crée sans qu'on ait à y réfléchir, et il est
d'intensité égale au lien biologique.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><br />En
tout cas, pour tous les (nombreux) parents pour qui le lien s'est
fait, par je ne sais quel processus presque magique (pourquoi j'aime
cette enfant ?), et dont Julien et moi faisons partie, il se
passe quelque chose d'universel : Nous avons envie que les
autres le regardent, l'accueillent, le trouvent beau, s'émerveillent
et nous en félicitent.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><br />Cette
journée de travail me semble agréablement interminable car je la
vis en double : je m'attelle aux tâches professionnelles qui me
sont habituelles, et parallèlement, je viens d'être maman, le
matin-même, et suis submergée par cette maternité spontanée bien
qu'attendue.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;"><br />Le
soir, Flore veut voir les photographies de sa propre attribution.<br />Et
tandis que j'ouvre à nouveau le mail que j'ai reçu quatre ans plus
tôt, et qui me faisait maman pour la première fois, je lâche les
vannes.<br />Mon cœur déborde : Peut-on aimer plus que je n'aime
ces deux enfants que je n'ai pas portées.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-size: small;">Une
petite main se pose sur mon bras. Deux grands yeux noirs regardent
couler mes larmes.<br />Flore me dit :<br />- Maman, je sais :
tu pleures d'amour.</span></span></span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWm6kW-j_wKZ060pe8NJ5OHTREbgLFn_a1VabDgFRvFeRL3fn0zsfbZsgVT1UvJZEH03NZ2WH91oVgK53lG7DyJjXV2vGvvlqmrH1RUjANlnBXIZFZngkuWdLXLp52SkRIM5kHO-91l9Zw/s1600/Ad%C3%A8le3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWm6kW-j_wKZ060pe8NJ5OHTREbgLFn_a1VabDgFRvFeRL3fn0zsfbZsgVT1UvJZEH03NZ2WH91oVgK53lG7DyJjXV2vGvvlqmrH1RUjANlnBXIZFZngkuWdLXLp52SkRIM5kHO-91l9Zw/s1600/Ad%C3%A8le3.jpg" height="400" width="248" /></a></div>
</div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-14985024490734594302014-06-23T12:29:00.002+02:002014-06-23T23:10:52.259+02:0084 - Alexandra (2)<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Je devrais attendre que Julien et Flore soient près de moi
pour découvrir le visage de notre fille, mais je ne tiens pas. C'est
impossible. Alors j'ouvre le mail. </span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"> </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">En
titre : Voilà ENFIN votre fille</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Oui, c'est sûr, le ENFIN
n'est pas de trop. Nous l'avons attendu des mois, ce mail. A force,
j'avais presque fini par me faire à l'idée qu'il n'arriverait
jamais !<br />Contrairement au <a href="http://mamancommelesautres.blogspot.fr/2014/01/30-lattribution.html" target="_blank">mail d'attribution de Flore</a>, j'ai
conscience que c'est le mail qui va me faire découvrir mon enfant. </span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Je me répète en faisant dérouler le texte « Alexandra...
Alexandra... Alexandra... ».</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Tout va si vite dans ma tête :
Quel âge a-t-elle ? Quelle sera son histoire ?
Sourira-t-elle sur les photos ? Comment sont ses yeux, son nez,
sa bouche, la forme de son visage ? Marche-t-elle déjà ?
Parle-t-elle ? Aura-t-elle une belle robe ?
Regardera-t-elle franchement l'objectif pour me donner la sensation
qu'elle me regarde, moi !</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Oui, je sais, certaines
interrogations peuvent paraître curieuses, mais voilà, pour ceux qui
n'ont jamais vécu la situation, il faut comprendre : Lors de
cette micro-attente avant de découvrir l'enfant de notre vie en
photo en bas d'un mail, il se passe tellement de choses dans notre
tête et notre cœur qu'une salve de questions nous assaille sans
qu'on ne maîtrise rien.<br />Emotionnellement, c'est du jamais vu,
c'est terriblement puissant. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Non,
en fait, c'est violent !</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Les
mots défilent, je parviens à en lire quelques-uns à la sauvette,
mais je n'en intègre pas bien le sens. Avant tout, je dois la voir.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />J'arrive
au bas du mail, et là c'est le choc. <br />Un petit être qui m'était
inconnu il y a quelques secondes vient d'entrer dans mon cœur, un
visage vient d'envahir ma tête.<br />Pour toujours.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Ma
réaction n'est pas la <a href="http://mamancommelesautres.blogspot.fr/2014/01/30-lattribution.html" target="_blank">même que pour Flore</a>. Alexandra n'est pas un
bébé, elle a une quinzaine de mois. Elle semble solide, déterminée,
indépendante : mes larmes coulent lentement, je découvre une
autre sensation, un autre désir maternel : Elle est à un âge
où beaucoup de choses sont acquises. Il va falloir que j'accepte le
fait que ses tout premiers apprentissages ne seront pas avec
moi.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Imaginez tout cela dans une même tête, en quelques
secondes : Ma petite se propage en moi, elle m'envahit
entièrement, avec son âge, son vécu, ses particularités, et les
réponses que je vais avoir à lui donner.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Je
sais qu'à quinze mois, elle comprend tout, je sais qu'elle va nous
attendre, qu'elle va être actrice de son adoption.<br />Et pour la maman que je deviens une seconde fois avec elle, ça m'oblige à remettre beaucoup de choses en question.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Je
touche l'écran de l'ordinateur comme je caresserais sa joue. Je
répète en boucle « Alexandra, Alexandra... »<br />Ce mot est si doux que je ferme les yeux pour l'entendre mieux. Pendant quelques secondes, je reste ainsi, à l'intérieur de moi-même avec ma fille.<br />Alexandra.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Puis
j'appelle Julien et Flore.<br /><br />J'ai pris ma part, il est temps de
partager le bonheur.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjPZ0I0AAlndAg3AmS8S8ZoZ_-XuvlYjJfq6ido9SkV9kFsygQ1FJor9S72SI_wBO3HR_3MNQyU77G5227Y7xniyZjsiKbev3YuLzm6wgake19PHmexPfG3zu_YCoZ4et0rCBIW76N4Z0r/s1600/Ad%C3%A8le2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjPZ0I0AAlndAg3AmS8S8ZoZ_-XuvlYjJfq6ido9SkV9kFsygQ1FJor9S72SI_wBO3HR_3MNQyU77G5227Y7xniyZjsiKbev3YuLzm6wgake19PHmexPfG3zu_YCoZ4et0rCBIW76N4Z0r/s1600/Ad%C3%A8le2.jpg" height="400" width="266" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9cCZV6k7NGpuJ1ddGx9bQNE2D8tpMvpg8nX3PJZLayZ6IIIIhf1fiklTzaiceteS6C9OMlFuw-NO7z0x2LGCV3AeuP7eQSmqpCkx-k36Pl-DDpX1hHmmGrx8G3mJGHdT68CmNgC-U47eZ/s1600/DSC_0603%5B1%5D.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguY8RQHDNSkVBb880j6iemyP0KH1ao5UkB4n_vxo7htW149Ny4a6AOaTdyGtc-WX0_wphiOTWchmJVfEbPvYP6eOSCdhB29rCbbrtk17UGesNzSOG6b2rDEWrYZ8DBmypvy8vRTb3mlZHu/s1600/Ad%C3%A8le1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-44751519474882054122014-06-20T12:45:00.003+02:002014-06-20T15:21:28.159+02:0083 - Alexandra<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
</div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Est-il
besoin que je vous réexplique la procédure pour notre deuxième
adoption sans vous lasser.<br />Parce que nous-mêmes, on se
lasserait presque des procédures qui se suivent et... se
ressemblent, s'il n'y avait un fabuleux trésor à l'arrivée !<br /><br />Bref,
les mêmes dossiers, les mêmes entretiens, les mêmes visites aux
experts (sauf que nous passons outre celle chez le psychiatre, on ne
sait pas trop pourquoi, et c'est dommage, c'aurait été encore une
occasion de rire !), les mêmes engueulades (eh oui, finalement), les
mêmes attentes, le même agrément, les mêmes gin-tonic... </span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Nous avons comme une impression de déjà-vu.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Ce
n'est que quand nous envoyons notre gros dossier chez Dixie que les
choses se corsent : les délais ont changé, et il va falloir
attendre longtemps avant d'avoir une attribution. Pour Flore, ça
avait été l'histoire de quelques semaines.<br />Maintenant, on nous
parle de plusieurs mois.<br />Mais je ne me plains pas. A une amie qui
adopte en Chine, on lui parle d'attente de sept à huit ans, alors,
je relativise.<br /><br />N'empêche : tous les matins, et cinquante
fois par jour, j'ouvre ma messagerie pour voir si je n'ai pas LE
fameux mail, celui qui me fera découvrir la bouille de mon deuxième
enfant. De notre deuxième fille.<br /><br />Et oui, ce sera une fille.
<br />Moi, ça m'était égal. J'aurais bien aimé un petit garçon,
mais c'est Julien. Lui, il veut une deuxième fille. Soit. <br />C'est
une règle surprenante que j'ai constatée (et je l'ai lu dans les
statistiques aussi) : les filles sont plus demandées à l'adoption
que les garçons. <br />Quoi qu'il en soit, dans notre gros dossier,
nous précisons donc notre préférence à Dixie : une petite
fille, en bonne santé, de moins de trois ans à l'arrivée à la
maison.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Ca
vous paraît bizarre, hein, d'émettre des choix sur son futur
enfant ? Je sais. Moi aussi, au début, ça me troublait.<br />On
pourrait se dire que ce serait bien de s'en remettre au destin, comme
lors d'une naissance, ou d'éviter de se compliquer les démarches
avec des limites supplémentaires !<br />Sauf que quand on
réfléchit bien à la question, lors d'une naissance, il y a
beaucoup de paramètres qui ne sont pas du tout liés au hasard :
votre enfant arrivera à zéro jour, aura votre couleur de peau, et
vous ressemblera forcément.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />Et
puis, vouloir s'en remettre au destin, ça peut être dangereux, car
c'est nier la réalité de l'adoption : la construction d'une famille autour de l'adoption est bien plus complexe que celle d'une famille "biologique", par le passé de l'enfant, son vécu, le regard des autres... qui doivent absolument trouver leur place dans l'histoire des parents adoptants. </span></span></span></span><br />
<br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Adopter un enfant à n'importe quelles conditions, sans se questionner de ce qui sera le plus adapté pour que la famille se construise en harmonie, ce n'est pas sérieux. Et peut-être même pas viable ! Adopter intelligemment, c'est justement ne pas accepter n'importe quel enfant, c'est faire le deuil de l'enfant rêvé pour faire sa place à l'enfant réel que l'on attend selon ce que notre coeur mais aussi notre histoire nous dicte.</span></span></span></span><br />
<br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Quand je dis que je suis une maman <i>presque</i> comme les autres, c'est une réalité dont je ne démords pas. Je suis maman, ça, c'est sûr. Je le vis, je le sens au plus profond de mon être. Mais je sais que je ne pourrai jamais être tout à fait comme les mamans biologiques. C'est la particularité de ma famille, sa couleur, sa richesse.<br />J'en suis fière, et je l'assume parfaitement.</span></span></span></span></div>
<br />
<br />
<br />
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Quoi
qu'il en soit, l'avis de Flore sur le choix d'un petit frère ou
d'une petite sœur est assez floue.<br />Bien sûr, c'est notre demande
et pas la sienne (c'est en premier lieu nous qui voulons un enfant,
pas Flore qui veut un frère ou une sœur), mais je ne peux
m'empêcher de temps à autre de lui demander ce qu'elle en
pense.<br />Bon, comme ça change d'un jour à l'autre, au final, c'est
aussi bien.<br />- Ca va être chouette, maman, je vais bientôt
pouvoir jouer avec mon petit frère ou ma petite sœur dans ma
chambre ! Hein ?</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />Bientôt...
bientôt... Ce n'est pas vraiment sûr ! La procédure haïtienne
menace d'être bien plus longue que la précédente !<br />Et en
pensant cela, je suis loin d'imaginer le chaos que va être cette
deuxième attente !</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />Mais
pour l'instant, je guette. Et parfois même la nuit, quand je fais
une insomnie, je vais allumer l'ordinateur. En Haïti, il est six
heures de moins qu'à Paris. Alors </span></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><i>le</i></span></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">
mail peut très bien arriver à quatre heures du matin.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Le
temps passe. C'est long, trop long. Je suis hantée par cette
deuxième petite fille. Qui et comment sera-t-elle ? Quel sera
son âge au moment de l'attribution ? Je sais qu'elle existe
déjà quelque part, elle vit, respire, grandit sans me connaître.
Son destin qui pour l'instant n'a rien à voir avec moi, avec nous,
va se retrouver irrémédiablement lié. <br />C'est
fou.<br /><br />L'attribution, j'en ai fait l'expérience avec Flore.
C'était tellement intense que je ne sais pas, maintenant, à quelles
émotions m'attendre. Vont-elles être aussi violentes que lors de la
première fois ?</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Il
fait bien froid ce petit matin de décembre. Avant même de faire le
café, j'allume mon ordinateur.<br />Je m'asseois, un peu dans le
potage, attendant que mon vieil ordinateur poussif veuille bien
s'éveiller également.<br />Je vous l'ai déjà dit, j'ai toujours
quelques difficultés à être en phase avec moi-même le matin.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />J'ai
un mail de l'orphelinat. Ca arrive régulièrement. </span></span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"> </span></span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Sauf
que celui-ci, il s'appelle Alexandra.</span></span></span></span></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-79428280094423974612014-06-13T14:01:00.002+02:002014-06-23T23:15:02.449+02:0082 - La chair de ta chair<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Une
invraisemblable opportunité se présente à nous : La maison
juste à côté de la nôtre (qui est toute petite) est à vendre. Et
à un prix défiant toute concurrence.<br />Deux étages, une belle
véranda, une terrasse, un jardin ! De l'espace supplémentaire
qui permettra – entre autre - une chambre en plus.<br />Le rêve !<br />Il
s'agit maintenant d'aller séduire notre banquier. Ce qui ne me
paraît pas gagné d'avance. Mais j'oublie toujours que je suis
fonctionnaire, et qu'au final, les personnes comme moi, sérieuses
(si !) même si peu encline à gérer rigoureusement son compte en
banque, représentent une aubaine pour les banquiers : Ils se
font de l'argent sans risque sur nos découverts puisqu'ils ont la
certitude que nous serons payés à la fin du mois.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Nous
faisons des simulations, nous mettons en concurrence plusieurs
banques (dont une, qui mérite bien son nom en rapport avec
l'agriculture puisqu'elle n'a pas voulu nous lâcher un sou... nous
toisant de haut comme si on demandait la lune !).<br />Mais nous
finissons par trouver des inconscients qui acceptent de nous prêter
de l'argent, via le crédit social des fonctionnaires.<br /><br />Nous
mettons en vente notre petite maison, et les démarches commencent,
presque aussi stressantes que celles pour adopter. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Tout
aussi incongrues, en tout cas.<br />En effet, nous entrons de
plain-pied dans le monde sybillin des banquiers et des notaires,
découvrant les joies des formules juridiques absconses et des frais
abyssaux.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Une
autre préoccupation, c'est l'attitude de Flore par rapport à notre
maison : Elle ne veut pas la quitter, pleure sa chambre et
chaque recoin de <i>sa</i> maison.<br />Ce qui ne m'arrange pas trop
trop. <br />Parce que moi aussi, j'ai le cœur déchiré.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Pour
dire, moi qui suis une hyper-empathique avec les Hommes et les
Animaux (oui, oui, vous avez bien lu, il y a aussi un A majuscule à
Animaux), je le suis tout autant avec les objets. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">J'en
veux pour preuve les crises de larmes à chaque fois que j'ai dû
revendre une de mes voitures (ma Titine, ma première deux-chevaux,
hante encore mes pires cauchemars...).</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Le
fait que je ne me sépare jamais d'aucun objet, aussi insignifiant
soit-il, chacun ayant son histoire, imbriquée dans la mienne (vous
imaginez le bric à brac chez moi)</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Et
plus récemment, le malaise que je ressens quand j'entre dans la
chambre de ma fille et que je trouve ses peluches face contre terre.
Il faut absolument que je les retourne, voire que je les installe
confortablement sur le lit ou sur un coussin. L'hiver, même, je leur
mets une petite couverture. Des fois qu'il fasse froid.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Alors
me séparer de ma maison...<br /><br />Flore et moi partageons cela, mais
beaucoup d'autres choses aussi.<br />Ma fille a bien grandi. Elle n'est
plus du tout ni frêle ni chétive. Elle a une musculature d'athlète,
un port de reine et un visage aux traits fins et réguliers ;
une peau marron doré, lisse et douce ... </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">De
ce point de vue, elle ne tient pas de moi.<br />Forcément.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />En
revanche, nous partageons la même sensibilité, avons des ressentis
étonnamment semblables, et des goûts en commun : les chats, le
jambon-nouille, les livres, les étoiles, le camembert, la forêt...</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Nous
nous comprenons sans nous parler, avons les mêmes fous rires, elle
me connaît par cœur, je sens sa présence avant de la voir, elle
reconnaît ma voix parmi d'autres, je souffre quand elle est malade,
elle lit en moi comme dans un livre ouvert.<br />Sans l'avoir portée
dans mon ventre, c'est tout de même en moi qu'elle trouve le terreau<span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">
qui parsème son chemin guidant ses pas d'enfants vers sa vie
d'adulte. <br />Chaque instant, nous construisons son avenir, par tous
les échanges et les dons qui jalonnent notre quotidien.<br />C'est
bien en moi que se trouve cet amour si puissant qu'il est capable de
me faire préférer une autre personne à moi-même.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br /></span>Alors,
quand par deux fois en peu de temps on m'assène :<br />- Oui, c'est
sympa, d'adopter, mais essayez quand même d'en faire un vous même,
parce que rien ne remplacera jamais la chair de ta chair.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Je
reste dubitative, parce que, franchement, c'est quelque chose qui
pour moi n'a aucun sens.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2_mggd6qyPoi_-AJRZ5GmsR47dH-bGbwFBlSKT4u52q8b-vvVzRu8icgj87juD3y5Lf8__vH-9z0C7VuEPwb0p5oJLzupKAfbhCRwCO7_8SmEJg5MOhS-I6gN5S6_hXH4cJG0q2rJmdjw/s1600/2-CV-Charleston-1981---4--.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2_mggd6qyPoi_-AJRZ5GmsR47dH-bGbwFBlSKT4u52q8b-vvVzRu8icgj87juD3y5Lf8__vH-9z0C7VuEPwb0p5oJLzupKAfbhCRwCO7_8SmEJg5MOhS-I6gN5S6_hXH4cJG0q2rJmdjw/s1600/2-CV-Charleston-1981---4--.jpg" height="187" width="320" /></a></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%;">
<br /></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-33540167071834121382014-06-05T22:23:00.001+02:002014-06-13T13:09:57.736+02:0081 - Petits meurtres entre époux...<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Nous refaisons donc
équipe avec madame Marvel des services sociaux du département pour
ce deuxième agrément.<br />
Les premiers entretiens au Conseil Général
se passent bien. Plus de jambes qui tremblent, plus (trop) de gaffes,
moins d'engueulades entre Julien et moi : c'est une affaire qui
roule.<br />
Des vieux routards de l'adoption.<br />
<br />
Nous en arrivons
au jour où madame Marvel doit venir visiter la maison. <br />
Sans
tomber dans l'obsessionnelle désinfection hautement javellisée du
premier agrément, nous procédons tout de même à un bon récurage
(maison et enfant), puis nous filons déjeuner chez mes parents,
histoire de ne rien salir à la maison.<br />
<br />
Flore, bien sûr, a
été préparée à cette visite : Nous lui avons bien expliqué
la situation, l'enjeu (sans trop lui mettre la pression), nous
l'avons bien brossée dans le sens du poil pour qu'elle soit de bon
poil (justement), et elle a fini par conclure que ouais, elle
aimerait bien avoir une petite sœur.<br />
C'est un bon début.<br />
<br />
Après
le déjeuner, nous retournons à la maison, un peu en avance, mais
madame Marvel nous a devancés, et nous attend devant le
portail.<br />
Flore l'aperçoit et soudain, court vers elle bras levés
en lui criant:
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
- Madame Marvel,
Madame Marvel, je veux un petit frère !<br />
<br />
Ben qu'est ce
qui lui prend ?<br />
Déjà, elle nous avait dit qu'elle voulait
une sœur.<br />
Et puis, ça donne l'impression qu'on l'a conditionnée
à mort pour qu'elle fasse l'article.<br />
J'ai comme un mauvais
pressentiment.<br />
<br />
Mais je suis mauvaise langue. Flore a l'air
d'être dans un très bon jour, puisqu'elle sautille, rit, et fait un
bisou à madame Marvel. <br />
Finalement, c'est probablement l'angoisse
qui me fait m'inquiéter. Je craignais les « TAIS-TOI,
MADAME ! », les « NON ! PAS DE BISOU ! »
ou encore « J'AIME PAS AVOIR UN FRERE OU UNE SOEUR »,
mais elle semble bien lunée, et lui ressert même un joyeux "madame
Marvel, je veux un petit frère ! T'es d'accord ?".<br />
<br />
Je
ne sais pas trop ce qu'une enfant de son âge peut comprendre à la
situation : Une dame qu'on connaît à peine, qu'on est allée
voir deux fois dans un grand bureau vitré, pour qui on fait un
ménage de brute, serait en mesure de nous fournir un petit frère ou
une petite sœur.<br />
C'est pas simple.<br />
<br />
Mais madame Marvel a
l'habitude, et explique à notre fille qui elle est et ce qu'elle
fait là.<br />
Puis elle nous dit qu'elle est charmée par la
spontanéité de notre fille, qui est vraiment
adorable.<br />
Chouette !<br />
<br />
Nous commençons l'inspection de
la maison. Elle l'a déjà visitée, mais veut voir la chambre de
Flore, et les possibilités pour un deuxième enfant.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br />
A l'origine,
notre maison, c'était deux appartements l'un au-dessus de l'autre.
Pour accéder à l'étage, donc, il faut passer par un escalier
extérieur en béton un peu ardu pour un enfant.<br />
Pour bien
simplifier les choses, Julien propose à madame Marvel :<br />
- Et
vous allez voir, Flore sait très bien monter les marches toute
seule !<br />
<br />
Ben qu'est ce qui lui prend à lui aussi ?
Est-ce le moment de faire des expériences nouvelles en
mettant l'accent sur une situation qui, avec Flore, peut très vite
dégénérer ?</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br />
Et bien sûr,
pour me donner raison, Flore refuse de lâcher la main de son père
et de monter seule l'escalier. Et de façon à ce qu'on comprenne
bien, se met en position de combat, tête penchée en arrière,
bouche en cul de poule, et entame son beuglement symphonique.<br />
<br />
Madame
Marvel sursaute (oui, la première fois, c'est assez surprenant), et
Julien, qui ne veut pas avoir l'air de céder, insiste.<br />
- Mais si
ma poulette, montre à madame Marvel (qui s'en fiche royalement)
comme tu montes bien l'escalier toute seule !<br />
<br />
Devant les
cris qui redoublent, j'attrape ma fille, et dit à Julien de monter
faire visiter à madame Marvel, je vais calmer Flore.<br />
En haut de
l'escalier, Julien s'aperçoit qu'il a oublié les clés.<br />
Pendant
ce temps, Flore m'explique en hurlant qu'elle veut monter les marches
à quatre pattes.<br />
Julien me crie d'aller chercher les clés,
vite.<br />
J'attrape la Flore sous le bras – je ne peux décemment la
laisser toute seule dans l'escalier en béton - qui s'accroche à la
rampe.<br />
Constatant que madame Marvel, de là-haut, ne peut pas me
voir, je détache la main de ma fille en tapant un bon coup sec
dessus.<br />
Bien fait !<br />
Puis je file dans la maison chercher
les clés.<br />
Qui ne sont pas rangées à leur place.<br />
Je commence
à avoir chaud.<br />
Je finis par les trouver tandis que Flore se calme
un peu quand je lui dis que bon, d'accord, tu peux monter les
escaliers en rampant, c'est pas grave.<br />
<br />
La-haut, nous faisons
le tour du propriétaire et redescendons avec Flore qui voudrait
sauter les marches quatre à quatre. Je la maintiens (très) fermement par un
bras, à dix centimètres du sol.<br />
Ca lui donne l'illusion de voler au-dessus des marches, et elle est contente.<br />C'est le principal.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br />
Nous nous
installons en bas, dans le canapé, madame Marvel dans l'un, et
Julien et moi dans l'autre, en face d'elle.<br />
La discussion
commence, quand Flore prend son élan et, prenant appui sur
l'accoudoir, fait une galipette sur le canapé de madame Marvel.<br />
Et
atterrit lourdement les pieds sur ses dossiers.
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Julien se marre et
commente :<br />
- Elle est drôlement tonique, hein, notre
fille !<br />
Ah oui ? Et bien moi aussi, je pense que je ne
vais pas tarder à être tonique avec lui, sous peu !</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
J'empoigne Flore
délicatement, sous le regard aigu de l'assistante sociale qui nous
dit :<br />
- Oui, il faut bien fixer des limites avec les enfants,
<br />
et je la pousse gentiment (mais fermement) dans sa chambre.<br />
Il
ne me semble pas approprié de faire une colère, de lui souffler
dans le tube en lui demandant de se calmer, alors je prend un ton
mielleux tout à fait inhabituel chez moi dans ce genre de
circonstance :<br />
- Fais un petit puzzle calmement, ma poulette,
d'accord ?<br />
Elle me répond sur le même ton angélique :<br />
-
Oui, maman. <br />
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Mais à peine
suis-je revenue m'asseoir que nous entendons un fracas épouvantable
qui nous fait nous dresser en sursaut : Flore vient de balancer son
puzzle en bois à travers la chambre. Je me retourne vers madame
Marvel et tente de me justifier en lui disant que c'est la première
fois que Flore fait cela (et c'est vrai) quand Julien - qui est en
pleine forme, lui aussi – me contredit :<br />
- Mais non, elle
l'a déjà fait ! <br />
<br />
Des moments comme ceux-là, où vous
vous sentez terriblement seule face à une situation capitale qui
vous échappe, vous amèneraient aisément à vous désolidariser des
personnes qui, d'habitude, comptent pour vous.<br />
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Je lance à mon mari
(plus pour longtemps) une oeillade assassine, et retourne pour la
énième fois dans la chambre.<br />
Flore est très énervée. Elle
veut être avec nous, ce n'est pas une bonne idée, mais franchement, là, à part l'étrangler, je n'entrevois pas de solutions.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Tout peut dégénérer.
La situation n'est plus du tout sous contrôle...</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Peut-être en effet,
est-il préférable qu'elle reste sous nos yeux.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
- Bon, allez, viens
avec nous, ma chérie, on va parler ensemble.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Toute contente,
comme si elle n'attendait que ça, elle rapplique au grand galop, et
nous refait dans la foulée un double salto sur les dossiers de
madame Marvel.<br />
Pour lui éviter une troisième figure de style,
Julien l'attrape et la maintient de force dans ses bras.<br />
Tout
parent sait combien les enfants qui ont envie de bouger aiment être
maintenus de force.<br />
D'où la nouvelle sirène de pompiers.
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Force 10.<br />
<br />
Madame Marvel et moi tentons de reprendre notre discussion
hachée. Nous haussons un peu la voix pour nous entendre (moi, j'ai
l'habitude, notez), tandis que du coin de l'oeil, je vois Flore
comprimée dans les bras de Julien.<br />
Plus il la serre, plus elle
braille.<br />
Et se débat comme un âne.<br />
<br />
C'est l'enfer.<br />
Nous
sommes en train de vivre l'enfer !<br />
<br />
C'est dans les grands
drames que naissent les idées de génie : <br />
- Allez, zou,
hop ! C'est l'heure de la sieste, ma poule, je t'emmène au
lit ! dis-je d'un ton enjoué que je souhaite
motivant.<br />
Madame Marvel approuve d'un sourire, immédiatement
coupé par la remarque de Julien :<br />
- Ca ne servira à rien,
elle ne va pas dormir !<br />
<br />
Je ne peux pas le tuer devant
madame Marvel, sinon on n'aura pas notre agrément.<br />
Mais il est
possible que je m'y emploie dès après son départ.<br />
<br />
Tandis que je
recense intérieurement les façons d'assassiner un mari, à mon
grand soulagement, Flore s'endort illico, à peine couchée.<br />
Je
reviens dans la salle avec un sourire narquois à l'intention de
celui que j'avais choisi, avant, comme l'homme avec qui j'avais prévu
de partager ma vie (pour le meilleur et pour le pire... mais je ne
pensais pas à ce pire-là !). Je me poste devant madame Marvel, et
lui assène, dans le calme et le silence revenus :<br />
- Voilà.
Elle dort. Ce qui est embêtant, c'est que moi, j'arrive bien à
poser des limites à notre fille, mais Julien, lui, il a beaucoup
plus de mal !</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br />
Prends-toi déjà
ça !</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
J'vous avais dit que
ce deuxième agrément engendrait moins de disputes que le premier.
<br />
Mais celle qui a suivi le départ de madame Marvel, elle a bien
compté pour dix !<br />
<br />
D'ailleurs, depuis, Julien et moi, on
ne se parle plus.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUwKeMwaETra4idCDZqO9OPaUdemso12vFM7eTk8A9ct9bEnw_HMTIcnkEn2fvU2GwGEOLot82awViSSek4YE-ABo1flsBMkeVm0etbXLwKHfpZ0T3au-y1ul1LWUoHbVavC2A5o4u5CyP/s1600/cluedo2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUwKeMwaETra4idCDZqO9OPaUdemso12vFM7eTk8A9ct9bEnw_HMTIcnkEn2fvU2GwGEOLot82awViSSek4YE-ABo1flsBMkeVm0etbXLwKHfpZ0T3au-y1ul1LWUoHbVavC2A5o4u5CyP/s1600/cluedo2.jpg" height="217" width="400" /></a></div>
</div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-9372668754515964182014-06-05T16:01:00.000+02:002014-11-21T16:03:00.831+01:00Ma première rentrée de directrice d'école<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Je
n'en parle pas beaucoup, parce que je n'écris pas </span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>le
journal d'une directrice (presque) comme les autres</i></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">,
mais tout de même, cela fait partie de ma vie, et a forcément une
influence sur ma vie de maman, et la vie de ma famille.<br />Même bien
plus importante que je ne pensais.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Mon
ami directeur, vous savez, celui qui sent le mammouth, ayant décidé
de quitter la fonction, je saute sur l'occasion pour tenter
l'expérience de la direction d'école.<br />C'est une petite école
d'un village de campagne (enfin, si proche de Paris, c'est de la
pseudo-campagne ; pas la Beauce ou la Creuse), avec cinq
classes.<br />L'amusant de l'histoire, c'est que j'y ai été moi-même
élève, et que dès que je prends mes fonctions de directrice, c'est
avec émotion que j'écris à mon maître de CM2, ancien directeur de
l'école, parti à la retraite il y a une vingtaine d'années. Je me
retrouve comme une petite fille à lui annoncer dans une jolie lettre
que j'ai pris la place qu'il avait occupée bien avant moi, et que je
compte lui faire honneur dans cette importante mission.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />C'est
malheureusement sans compter sur l'évolution des mentalités et de
la société.<br />Là où avant les directeurs d'école avaient une
certaine liberté d'agir accordée par leur hiérarchie, un transfert
de responsabilité des parents pour les enfants qu'ils confiaient et
une reconnaissance de leur mission de la part du public, nous voilà
aujourd'hui à crouler sous une charge administrative énorme et
souvent inutile, certains parents qui sont parfois suspicieux voire
peu cohérents par rapport à notre devoir de responsabilité, et un
public qui nous déteste.<br /><br />Quoi qu'il en soit, je veux bien
tenter l'expérience, parce que j'ai envie de mener des projets (et
je ne suis jamais à cours d'imagination), et de découvrir une autre
facette de mon métier.<br />J'ai bien sûr toujours ma classe de CM2
sur trois-quarts de mon temps de travail. Le quatrième étant
réservé à l'administratif. Pendant ce temps, mes élèves ont une
autre enseignante, qu'on appelle joliment une </span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><i>décharge</i></span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">.<br /><br />Comme
je vous sais prompts à rire de mes malheurs, j'ai bien envie de vous
raconter ma première rentrée de directrice. J'en garde moi-même un
souvenir ému.</span></span><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />C'est
un matin frais de septembre. La veille, ça commence bien, je règle
mon réveil sur huit heures au lieu de sept. Acte manqué, égarement
d’enseignant dont les nombreuses vacances perturbent l’horloge
interne ! Allez savoir !</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Heureusement,
Flore, qui a faim, se met à fanfaronner à sept heure trente.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Face
à l'urgence et au peu de temps qu'il me reste, Julien, adorable,
m’encourage à ne me consacrer qu'à moi-même.<br />- T'inquiète,
occupe-toi de toi, je m'occupe de Flore.<br />Soulagement : je
suis tranquille de ce côté là.<br />Enfin, si on peut dire !<br />–
Maman, où est mon pantalon ? Qu’est ce que je mets comme
chaussures ?<br />- …<br />- Maman, où sont les cornflakes ?<br />-
…<br />- MAMANNNNNNN ! Tu réponds ou quoi ?</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">-
Blubb gloub blubb !<br />– Arrête de blaguer, maman !</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Non,
je ne blague pas, je suis sous la douche, en train de me laver les
dents !<br />Après coiffage-tartine, fond-de-teint-yaourt, et
enfilage-de-jean-mascara, j'attrape mon sac d'une tonne et sors.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Une
pluie fine crachote son venin sur mon brushing tout frais.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Un
peu de répit, je monte à pieds à l'école, tranquillement, cela me
laisse quelques minutes pour rassembler mes molécules
éparpillées.<br />L'air vif apaise le feu de mes joues cramoisie par
le stress.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><span style="font-weight: normal;">Huit
heures dix,</span><b> </b><span style="font-weight: normal;">l'</span>école
est silencieuse. Le calme avant la tempête. Le rush est proche. Pour
ce premier jour de l’année, nous accueillons les parents dans la
cour avec leur enfant. Je m’assois à mon bureau, ferme les yeux.
Si la pluie s’intensifie, on devra faire l’accueil sous le préau
qui est petit et pas insonorisé.<br />Mais la chance est avec moi :
les gouttes restent éparses. On passera entre…</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Huit
heures vingt, ouverture du portail, des grappes de parents se
déversent, avec leur enfant qui sent bon le cartable neuf. Je
regarde cette foule impressionnante : J’ai devant moi le
monstre tentaculaire <i>parent d’élève</i>. Tout un monde.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Des
parents sympathiques m’abordent avec des mots d’encouragements :</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">-
Et voilà encore une année qui commence, mon fils/ma fille est ravie
de vous retrouver. Je vous souhaite bon courage.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Une
mère, qui l’est moins (sympathique) , m’interpelle :<br />–
Et j’espère qu’enfin cette année, ça va aller…</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Oui,
oui, on l’espère tous…</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Je
repère un petit garçon de CP tremblotant, la bouche carrée. Ses
parents, passant près de moi, me soufflent :<br />– On vous le
laisse, il faut qu’on soit là-haut, en maternelle, pour la rentrée
de notre petite dernière !</span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Et
disparaissent sans laisser de traces, sauf un petit bonhomme qui se
débat, hurle, pleure, incontrôlable. Certains rient sous cape,
guettant la façon dont je vais me sortir de la situation…</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Tandis
que je tiens fermement l’asticot par le bras tout en tentant de
l'apaiser, (d'une part je compatis à sa détresse, d'autre part,
s’il se sauve, je suis cent pour cent responsable), un autre élève
vient me dire que ses parents aimeraient parler à l’enseignante de
CE1.<br />L’enseignante de CE1 !<br />Où est l’enseignante de
CE1 ?<br />Huit heures vingt-neuf, on sonne dans une minute, et
l’enseignante de CE1 n’est pas arrivée !</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Je
refile l’asticot à l’adjointe au maire qui passait à proximité,
galope vers mon bureau pour écouter le répondeur : Pas de
message de la maîtresse de CE1 !</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: #0f5b5b;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Par
la baie vitrée, j’aperçois le CP qui se roule par terre. Je
ressors en courant, me tords la cheville sur le pas de porte, me
rattrape au mur pour ne pas tomber et m’érafle la main sur le
crépis ! Personne ne m’a vue : j’ai un mal de chien,
mais l'honneur est sauf !</span></span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">La
maîtresse de CE1 déboule en nage : son fils a loupé son car,
elle a dû l’emmener au collège !</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Un
souci en moins. Sauf que dans le même temps, la nouvelle maîtresse
de CM1 sort dans la cour, rate la marche et se vautre comme un flan
devant tous les parents d’élèves éberlués…<br />Dans un silence
absolu, tous les yeux rivés sur nous, je la relève : Vu sa
grimace, la procédure serait d’appeler les pompiers…</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Huit
heures trente-deux, je sors la poche de glace, l’arnica,
l’hémoclar…, tandis que le petit CP continue à hurler qu’il
ne veut pas rester dans cette école, que la pluie devient plus
dense, que le maire surgit, me demandant – toute affaire cessante –
de lui présenter la nouvelle enseignante de l’école, celle
justement qui vient de s’étaler et tente de reprendre ses esprits,
assise dans la salle des maîtres, une poche de glace sur son gros
pet au genou et une autre sur son poignet droit tuméfié.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Huit
heures trente-cinq, j'appuie sur la sonnerie qui résonne dans
l'école et la cour comme la fin de mon calvaire.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Ma
collègue me rassure : Elle devrait pouvoir assurer sa classe.
Elle ira chez le médecin à l’heure du repas. Le maire lui
souhaite la bienvenue.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Les
enfants se rangent. L’asticot se résigne.<br />La cloche d’une
école élémentaire a des vertus insoupçonnées sur les enfants.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Je
pousse diplomatiquement les parents dehors, attends les derniers qui
s’attardent à bisouiller leur progéniture, et file retrouver mes
CM2. Heureuse de me poser, les aller-retour bureau-cour-classe-salle
des maîtres-infirmerie-portail m’ayant laissée pantelante.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Moi,
directrice d’école nouvellement nommée, cheville explosée, main
en sang, joues en feu, brushing raplati, je viens de bouffer, entre
huit heures vingt et huit heures trente-cinq, tout mon
capital-grandes-vacances.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;"><br />Au
final, je me tâte : Quand j'aurai fini de vous raconter mes
aventures de maman adoptante, je m'essaierais bien au journal d'une
directrice (presque) comme les autres. </span></span>
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS, cursive;">Parce
que, là aussi, j'ai tout un paquet de choses intéressantes à vous
dire.</span></span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtdzgi0jHLGyOjm4e0XrkdEyl5pDRFRQFm2Xb7wENCMrOA0QBTzEE4LUmhBdyspKv-uLpYbDXtdnGRo5tmfliJDUIIV1gjkLuXnKJ6fgFhHhtHkvTPH_STiaU9gC2OG9dG6CE43uD3Tko1/s1600/gif_ecole.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtdzgi0jHLGyOjm4e0XrkdEyl5pDRFRQFm2Xb7wENCMrOA0QBTzEE4LUmhBdyspKv-uLpYbDXtdnGRo5tmfliJDUIIV1gjkLuXnKJ6fgFhHhtHkvTPH_STiaU9gC2OG9dG6CE43uD3Tko1/s1600/gif_ecole.gif" height="221" width="400" /></a></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-77563078808877001712014-06-03T15:29:00.001+02:002014-06-03T16:02:10.517+02:0080 - Principes, paradoxes et culture biblique<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">On ne dirait pas comme ça, mais Flore n'a pas
que des défauts.<br />Même que c'est une chouette gamine !</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">On
ne dirait pas comme ça, aussi, mais je ne suis pas une mère laxiste.
<br />J'essaie même d'être plutôt cadrante (déformation
professionnelle), en tentant de n'être ni castratrice, ni limitante
à mauvais escient.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Je suis d'ailleurs souvent tiraillée entre les bons principes et
un instinct bestial primaire qui me pousserait malgré moi à faire
moi aussi ma colère, trépigner et taper sur l'objet de mon
courroux.<br />En d'autres mots, donner une fessée à ma fille.<br />Je
sais, c'est mal.<br />Ca va bientôt être interdit par la
loi.<br />J'aimerais ne jamais en arriver là.<br />Ca me fait
culpabiliser à mort.<br />Ca répond à la violence par la
violence.<br />Ca lui prouve que je ne sais plus comment m'y prendre
avec elle.<br /><br />J'avoue, ça m'est arrivé.<br />Moi qui avant
d'avoir un enfant pensait être en pleine possession de mes moyens,
maîtresse de moi-même, calme et pondérée, voilà que parfois, une
harpie transparaît sous cette bonhommie apparente.<br />J'en suis la
première consternée.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">La vie
est faite de paradoxe.<br /><br />Tout comme les avis des autres,
d'ailleurs.<br />Enfin, quand je dis avis, c'est plutôt jugement, que
j'entends.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">C'est
une chose qui m'étonnera toujours, de voir avec quelle facilité les
gens font la leçon aux autres.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Et ce qui m'amuse, c'est que selon
les personnes, on est une chose ou son contraire.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Pour certains,
ceux qui n'ont pas d'enfants, ceux qui ont eu des enfants faciles,
ceux qui ont vécu l'âge d'or d'il y a quarante ans (pas d'écrans,
pas d'agendas de ministre, mère au foyer...), ceux qui sont
tellement limitants que leurs petits n'osent pas bouger un cil, ceux
dont les enfants sont sages chez eux mais épouvantables chez les
autres..., je fais preuve de trop de tolérance à l'égard de ma
fille.<br /><br />Pour d'autres, ceux qui confondent permissivité et
laxisme, ceux que cela ne gêne pas que leur maison soit transformée
foire-fouille, ceux qui sont (trop) cools, ceux qui ont des théories,
ceux qui n'ont pas compris Dolto..., je fais preuve de trop de
rigueur.<br />Je me suis même fait traiter de psycho-rigide par l'un
de ceux-là, dont la fille d'à peine 13 ans se taille en douce la
nuit...<br />Marcher dans le village avec ses copines... </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">En
string, maquillée comme un camion volé.<br /><br />Quoi qu'il en soit,
j'ai décidé de laisser tomber la valse des contradictions, et
d'essayer de faire ma sauce, avec mon tempérament (je maîtrise à
peu près), celui de Julien (la maîtrise m'échappe un peu), et
celui de Flore (bon...).</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Et
pour lier la sauce, j'utilise les rites.<br />A commencer par nos
petits rites du soir.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />J'adore
les contes. Ils me paraissent tout à fait adaptés à ma fille. </span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Quand j'étais étudiante à l'école normale, mon sujet de mémoire
avait été « la psychanalyse des contes de fées ». On
n'imagine pas la portée éducative des contes. Entre le message optimiste véhiculé (enfin, la plupart du temps : je me souviens de la petite fille aux allumettes, ce n'était pas joyeux-joyeux. Disons plutôt une forme d'optimisme moral), l'identification grâce au caractère stéréotypé des personnages, qui veulent tous régler un problème ou parvenir à leur quête, malgré les obstacles ( = les frustrations et les contraintes de la vie... c'est ce point que j'apprécie de mettre en évidence, pour ma fille...) et qui permet également de comprendre ses propres émotions, désirs ou pulsions, les contes ont une valeur éducative très forte.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Et c'est moins culpabilisant de lire le petit chaperon rouge que de donner une fessée.<br />Si.</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />En
ce moment, je lui lis un très beau conte : la bible (une
version enfant, évidemment). <br />Du coup, j'allie les vertus
éducatives avec la culture.<br />(Vous êtes déjà allés dans un
musée avec votre enfant ? S'il n'a pas un minimum de
connaissance de culture judéo-chrétienne, il passe à côté d'un
paquet de symboles !)</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"></span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />Nous en sommes à Moïse. <br />Flore me pose les évidentes questions :</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">-
Mais pourquoi le buisson il est en feu sans brûler ?<br />Evidemment,
c'est pas toujours très logique, la bible... <br />- Et puis pourquoi
le Nil il a du sang ?<br />- Ben...<br />- Et pourquoi il fait nuit
pendant trois jours ?</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />Cela met à mal ma propre culture en la
matière, mais je le justifie tout de même en lui expliquant que,
dans l'histoire, ce sont des miracles de Dieu. Ca se justifie parce
qu'il n'y a pas d'explication naturelle à un miracle ! <br />Et puis
que c'est un conte, quoi !</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"><br />Comment vous l'expliquez, vous,
qu'un gamin grand comme un pouce - même avec des bottes spéciales - puisse
faire 25 kilomètres en une seule foulée ?</span></span></span></span><br />
</div>
<div align="LEFT" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">Et
puis il y a des questions beaucoup plus raides : <br />- Pourquoi les
hébreux, ils mangent les chouettes petits agneaux ?<br />- Maman, Dieu il est méchant (aïe !) parce qu'il fait
du mal aux gens et il tue tous les petits garçons des Égyptiens
(re-aïe)...<br /><br />Mais le pompon, ça a été deux épisodes
particulièrement injustes à ses yeux.<br /><br />Tout d'abord, quand
Moïse a refermé les eaux de la mer. Flore est restée mortifiée devant
l'illustration.<br />- Mais maman, et les chevaux des
égyptiens, ils vont être noyés ! Pauvres bêtes ! Ils z'ont
rien fait, eux !<br /><br />Et puis, quand on en est arrivé au
sacrifice d'Abraham :<br />- C'est affreux cette histoire !
Pourquoi Abraham il tue le pauvre bélier qui passait par là ?
Il avait qu'à tuer son fils, comme prévu !</span></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Ben
oui, quoi !</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-kuUwZb7TMQ4yBBnQCKALpbblgoFSAh6fJLkGKyDlEAf1c1d41jhC7OyaxnaXPxXiZF5NIoADgk10fl0h2WJNg6l2lTc_oiJyUVcTujfsYKK3y9S0sBPDLkf55EDZEvWZ7nQA9zOXWfI0/s1600/Abraham+titien-sacrifice-isaac+NB.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-kuUwZb7TMQ4yBBnQCKALpbblgoFSAh6fJLkGKyDlEAf1c1d41jhC7OyaxnaXPxXiZF5NIoADgk10fl0h2WJNg6l2lTc_oiJyUVcTujfsYKK3y9S0sBPDLkf55EDZEvWZ7nQA9zOXWfI0/s1600/Abraham+titien-sacrifice-isaac+NB.jpg" height="400" width="351" /></a></div>
<br /></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-36100418134114092342014-05-30T12:33:00.000+02:002014-06-03T15:53:47.662+02:0079 - Qui c'est qui commande, ici ?<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Oui,
nous avons envie d'un deuxième enfant.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Bien évidemment, nous
n'avons aucune illusion de parvenir à le faire sous la couette (et,
je dirais maintenant, quelle importance...), alors nous replongeons
avec délice (et patience surtout) dans les méandres des services
sociaux français pour un nouvel agrément.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Oui, nous sommes
obligés de refaire un agrément, car la situation a changé (nous
avons maintenant un enfant), et nous aussi, probablement. <br />Comme
toujours quand on se lance dans une procédure d'adoption (et je
pense que c'est pour tous pareil), il y a au début une pointe
d'énervement de devoir tant se justifier et tout recommencer.
<br />L'avantage, c'est qu'on connaît le circuit : visites aux
services sociaux (qui ont déménagé. La première fois qu'on y va,
Julien et moi, plutôt confiants : Pif, on se perd ! D'où
notre première dispute de la procédure !), entretiens, dossiers (on
nous fait grâce du pré-dossier et du film surper 8. Ca, c'est pour
les débutants) et tout le toutim.<br /><br />Ca avance, nos dossiers sont
nickels (et pour cause : des années d'entraînement), nos
arguments bétons, notre motivation à la hauteur de la réussite de
notre première expérience : Franchement, adopter un enfant,
c'est une fabuleuse aventure : légitime si l'on veut bien la
percevoir comme une simple autre filiation ; naturelle si l'on
pense à l'amour qu'on porte à son enfant adopté et à la
construction que l'on veut donner à son chemin, en tout point
pareils que si vous l'aviez porté.<br /><br />Nous voguons donc vers le
deuxième agrément avec sérénité, même si une dernière épreuve
nous guette... Mais pas tout de suite.<br /><br />En attendant, Flore
continue à s'épanouir.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Elle
est belle, câline, intelligente, caractérielle et se trimballe toujours une humeur de chien.<br /><br />A tel point qu'elle ne se fait pas
toujours bien juger par les autres. Ce qui m'embête un peu. Mais en
même temps, elle le cherche aussi.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Les
« Mi, non mi ! » et « Plé, non plé ! »
sont en passe de disparaître puisque son langage s'améliore
bigrement depuis qu'elle a intégré l'école maternelle. Nécessité
fait loi : Julien et moi traduisions ses 'ney, 'quette, 'mi et
'plé avec attendrissement. Elle n'avait donc aucune raison de faire
des efforts. </span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">En revanche, dans la jungle de la cour de récréation,
si tu ne t'exprimes pas selon le code commun, c'est simple, on ne te
comprend pas du tout et tu te retrouves comme une pomme toute seule
à côté du bac à sable.<br />Autant dire que les progrès ont été
fulgurants, et quelques jours après la rentrée, Flore parlait comme
vous et moi.<br />Si.<br />La bourrique.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Mais, quelquefois, par
nostalgie - et un peu d'angoisse aussi - je me plais à regretter le
bon vieux temps où l'on pouvait se méprendre sur le sens profond de
ses onomatopées.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Par
exemple, dans la rue. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Comme
tous les petits, Flore attire les gens, qui viennent la bisouiller,
se penchent, la prennent dans leur bras, lui caressent les cheveux,
lui appuient sur son petit bout de nez...<br />Et tout ça, Flore, elle
n'aime pas. Et ne l'envoie pas dire.<br />- Non. Va-t-en ! <br />Ou :<br />-
Arrête !<br />Ou bien :<br />- J'aime pas les
bisous.<br />Ou encore:<br />- Berk ! (en s'essuyant
frénétiquement la joue)<br />Là, c'est sûr, pas d'équivoque, les
gens comprennent bien ce qu'elle a voulu dire.<br />Et apprécient
aussi.<br /><br />Sans compter que moi, je ne sais plus où me mettre.
Parfois, on tombe sur des gens compréhensifs, et parfois, non. Je me
prends quelques réflexions bien senties, et, mortifiée, tente de
mettre en pratique les principes que j'avais par paquets... avant
d'avoir un enfant.<br />- Mais enfin, Flore, dis bonjour, voyons !<br />-
NON !<br />- Laissez-là, ce n'est pas grave !
(compréhensif)<br />- Ah oui, franchement, ce n'est pas agréable !
(moins...).</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Il y a
même des fois où c'est carrément humiliant.<br /><br />Flore, 39°5,
très amorphe dans la salle d'attente du médecin, jusqu'à ce qu'une
gentille mamie s'en inquiète :<br />- Pauvre petite nénette, ça
va ?<br />(ben non, si ça allait, je ne serais pas chez le
médecin)<br />- Oui, oui, merci, madame.<br />- TAIS-TOI, MADAME !<br />-
Flore, reste calme s'il te plaît.<br />- NON !<br />(Je commence à
avoir de la fièvre, moi aussi).<br />- Excusez-la, madame, d'habitude,
elle n'est pas comme ça (menteuse !).<br />- Ce n'est pas grave, elle
est toute mignonne ! Hein, ma petite, ça va aller !<br />-
NON ! ARRETE DE ME PARLER !</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Ouh la
la ! Je sens qu'elle est bien partie ! La fièvre qui la
rendait atone a tourné vinaigre. <br />Je prie en secret Saint
Hippocrate que le médecin vienne vite nous chercher, et à mon grand
soulagement (je le referai, tiens), il arrive (le médecin, hein, pas
Hippocrate !) et me délivre de mon désarroi.<br /><br />Même si elle
est en phase <i>affreux jojo</i>, je sais que chez le médecin, Flore
se tient toujours bien et se laisse faire (la force de l'habitude).<br />Mais aujourd'hui, elle a décidé d'innover, et à
peine entrée dans le cabinet se met à brailler comme un cochon
qu'on saigne.</span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />J'expose tant bien que mal ses symptômes.<br />-
Alors elle a de la fièvre et a vomi...<br />- Pardon ?<br />- ELLE
A VOMI...<br />- AH ! ET ?<br />- ET ELLE SE PLAINT DE LA
GORGE...<br />- DE LA GORGE ?<br />- OUI, DE LA GORGE !<br />-
BON, ON VA L'AUSCULTER...</span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><br />Je déshabille ma fille et la couche sur
la table d'auscultation, et tandis que le médecin s'approche,
sourire diplomatique aux lèvres, vlà qu'elle se met à faire du
pédalo à toute vitesse pour le repousser.<br /><br />J'en peux
plus.<br /><br />Mais je me ressaisis, et ne voyant pas d'autres
solutions que de la plaquer comme un ballon de rugby sur la table, je
m'aplatis de tout mon long sur elle.<br />Une réminiscence des années
à regarder le tournoi des cinq nations à la télévision avec mon
père, peut-être.<br />Du coup, c'est moi qui ai l'air d'une folle,
soit, mais au moins, elle ne peut plus ni bouger, ni
brailler !<br /><br />J'lui ai coupé le sifflet !</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;">Le
médecin reprend son stéthoscope, me pousse un peu pour ausculter ma
fille, et me dit :<br />- Rassurez moi, madame, ce n'est pas elle
qui commande à la maison !<br /><br />Non... Non... Bien sûr que
non...</span></span></span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJViyKa7KwQqoL_Ac0Tl7a1hNn2wVrQgvP5xOLDds2TsDL5gmu7VPR7LQj7bCuh54vjpB9CfpKpbDu1_qs8ktvfuthI2sBoFFvGVVU8Ep28ZT4a5xQ7Z9yRkgoHf6ZwNcJZrfhoZEfqnec/s1600/rugby.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJViyKa7KwQqoL_Ac0Tl7a1hNn2wVrQgvP5xOLDds2TsDL5gmu7VPR7LQj7bCuh54vjpB9CfpKpbDu1_qs8ktvfuthI2sBoFFvGVVU8Ep28ZT4a5xQ7Z9yRkgoHf6ZwNcJZrfhoZEfqnec/s1600/rugby.jpg" height="225" width="320" /></a></div>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-9153181354871524942014-05-22T16:50:00.002+02:002014-05-22T19:03:06.592+02:0078 - Un petit frère ou une petite soeur ?<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Nos nuits ne sont
plus ce qu'elles étaient.<br />
Flore qui dormait comme un bébé
(qu'elle était) commence à trouver drôle d'entrecouper ses nuits
de trois, quatre, cinq réveils dans le meilleur des cas, et jusqu'à
une dizaine dans les pires moments... <br />
En plus des cauchemars et
habituelles terreurs nocturnes, elle fait ce qu'on appelle des éveils
confusionnels. C'est un trouble assez cocasse, parce qu'elle se
lève, se balade dans la maison, et d'un coup, se met à hurler comme
un cochon qu'on égorge. Si on l'approche, elle hurle. Si on lui
parle, elle hurle. Si elle croise un mur sur sa route, elle hurle.
Bref, c'est un état confusionnel, certes, mais plutôt sonore.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Au début, ça fait
très très peur. On dort, tranquillement, enfin, normalement, quoi,
quand soudain une ombre fantômatique se glisse dans notre chambre.
Si déjà là on n'a pas frôlé l'infarctus, il suffit d'attendre
les convulsions lyriques qui suivent immanquablement.<br />
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Ensuite, une fois
qu'on a compris que ce n'était que Flore, qu'il ne fallait surtout
pas lui parler, son état confusionnel lui interdisant d'appréhender
la réalité avec clairvoyance, et que la plupart du temps elle
retournait se coucher d'elle même après son concert, on voit les
choses avec moins d'inquiétude. <br />
Non, pas avec sérénité, il ne
faut pas exagérer, c'est toujours une épreuve d'être réveillé en
pleine nuit par un concert de biniou, mais on se fait à l'idée.<br />
<br />
Moi
qui ai toujours eu du mal à me lever le matin, je suis vernie. Je
passe la moitié de la matinée à errer comme un zombie, j'ai de
graves moments de confusion en début d'après-midi, et le soir, je
dépasse rarement les vingt permières minutes du film à la télé.<br />
Je
ne parle même pas de notre vie sociale, pour le moment, elle est
réduite à néant.<br />
<br />
Mais un autre dommage collatéral de ces
épisodes parasomniques auquel on pense moins est le manque
d'intimité que cela induit.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
En effet, Julien et
moi ne désespérons pas, malgré tout, de réussir à faire un petit
frère ou une petite soeur à Flore. Et du coup, là, ça demande un
peu d' organisation.</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Bon, évidemment,
depuis que Flore est là, finies les cabrioles impromptues, sans
heures ni lieux prédéfinis...
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Maintenant, il faut
prévoir, guetter, se mettre un baillon, cesser de respirer entre
deux, rester dans le noir, tendre l'oreille, s'entraîner à remettre
sa culotte et son pyjama en moins de trois secondes...
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
C'est bien sûr le
lot de tous parents, et on s'adapte.
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Mais les insomnies
de Flore nous facilitent encore moins les choses.
</div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
D'après nos
statistiques personnelles, le moment le moins risqué est six heures
le matin. Autant dire que ça n'arrive pas trop souvent, vu les nuits
qu'on passe.<br />
Mais bon, quand parfois on y arrive, on se surprend à
exceller dans la synchronisation et la célérité.<br />
D'abord, il
faut se préparer à être interrompus et regagner sa moitié de lit
instantanément.<br />
Il faut aussi savoir faire semblant de dormir
d'un air dégagé.<br />
Il faut se résoudre à abréger les
préliminaires qui prennent trop de temps.<br />
- Vite vite, chéri, on
s'y met ! Vite ! Allez, Vite ! <br />
- T'as entendu ?<br />
Silence
de mort, oreilles tendues.<br />
- Non, c'est le chat! Allez, vite !<br />
Il
faut oublier la lumière allumée. <br />
Il faut même préférer
rester enseveli sous la couette. Tout en gardant un œil en dehors
(sinon, on ne voit ni n'entend rien... mais la vache, qu'est ce qu'on
a chaud !)<br />
Il faut impérativement garder le pyjama et le slip à
portée de main, et s'entraîner à les enfiler en quelques
secondes.<br />
- Vite, allez ! Vite !<br />
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Bref, je vous passe
les détails, nous ne sommes pas sur un blog à caractère
pornographique, tout de même !<br />
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
Donc, quand enfin
nous avons... euh... terminé, allez vite allez vite, et qu'un oeil
sur le réveil, l'autre sur la porte, et si on en avait d'autres (des
yeux... suivez un peu...) on regarderait aussi le parquet (parce que
des fois, pour nous faire une petite blague, elle rampe par
terre...), on manifeste notre plaisir en se chuchotant tendrement,
mais très très très bas pour ne pas la réveiller et être sûrs
d'avoir un peu de temps pour piquer un dernier petit roupillon :<br />
-
C'était super, faudrait quand même qu'on y arrive plus souvent !<br />
-
Qu'est que tu dis ?<br />
- Que c'était bien...<br />
- Hein ?<br />
<br />
Et
quand soudain, on entend marcher et que j'ai juste le temps d'enfiler
le caleçon de Julien qui lui a déjà mis mon slip et de faire
semblant de dormir comme si de rien n'était, on se dit que si on arrive à faire un gosse dans ces conditions, on l'appellera "Allezvite".<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJC90cDVsOEJEbjN9uu0BhL6qAdlcxFH3eINUX_hZXU78JYM3KZVrZTNqWEMxzdhGPPH0e4ujAjYKIMwq07-P4hPj8O1YyC-PPrMiM9eHtYOYasDTFck3ycit-jJjc54HSev6pF3kmJ0Tp/s1600/couple.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJC90cDVsOEJEbjN9uu0BhL6qAdlcxFH3eINUX_hZXU78JYM3KZVrZTNqWEMxzdhGPPH0e4ujAjYKIMwq07-P4hPj8O1YyC-PPrMiM9eHtYOYasDTFck3ycit-jJjc54HSev6pF3kmJ0Tp/s1600/couple.jpg" height="640" width="396" /></a></div>
<br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"></span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"></span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"></span></span></span><br />
<span style="color: black;"><span style="font-family: Comic Sans MS;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;"></span></span></span></span></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-6689939992296888338.post-60735495833031092252014-05-20T13:45:00.002+02:002014-05-20T13:45:37.168+02:0077 - MiniMissT
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">Vous connaissez la
série télévisée assez ancienne qui s'appelle "l'agence tous
risques", fameuse agence composée d'une équipe de bras-cassés, et entre autre
Barraccuda, un grand afro-américain dont le nom de scène est Mister
T. C'est le fonceur du groupe, le mec qui n'a peur de rien, qui se
prend des pains sans broncher (même pas mal), qui a la tête dure et
qui râle tout le temps.</span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">Eh bien
figurez vous qu'il a un clone : Flore.</span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;"><br />Evidemment, je ne peux
pas l'appeler Mister T, pour éviter le mélange des genres. Alors,
comme c'est une fille, et en modèle réduit, je penche finalement
pour "Mini Miss T".
</span></div>
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">
</span><div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">C'est un nom qui lui
va comme un gant.</span></div>
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">
</span><div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;"><br />Pourquoi ?</span></div>
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">
</span><div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">En voici quelques
exemples qui valent casting :<br /><br />Chez nous, il y a un
escalier en béton pour monter à l'étage. Bien sûr, en parents
modèles, nous avons expliqué plusieurs fois à notre fille la façon
la plus sécurisée de le descendre. Mais c'est sans compter sur son
sens de l'opposition et son penchant pour la cascade : La
descente se fait donc en sautant une marche sur deux, et même, si
l'élan le permet, trois d'un coup. <br />Du coup, la
technique n'étant pas encore au point, elle se vautre sur les
dernières marches et se ramasse </span><span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">sur le menton </span><span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">à l'arrivée .</span></div>
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">
</span><div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">La rampe sert plutôt
à la montée, quand Flore fait ses lancers de jambes. Et un et deux
et trois et quatre, cinq, six, sept, huit.
</span></div>
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">
</span><div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">Les danseuses
apprécieront.
</span></div>
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">
</span><div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;"><br /></span>
</div>
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">
</span><div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">Nous allons souvent
lui faire faire des petits tours à poney. Flore est passionnée. A
tel point que si je tourne la tête deux secondes (voire moins), elle
en profite pour rentrer dans la stalle où une vingtaine de
shetlands mangent, boivent, vivent (jusque là tout va bien),
mordent, bottent, ruent (moins bien).<br /></span>
</div>
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">
</span><div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">Avec son cousin, ce
sont les joyeuses parties de rire. Tout en douceur. Flore monte sur
une table, une chaise ou sur n'importe quoi, et plonge sur le dos de
son cousin (six ans) pour le plaquer (du coup j'hésite à changer
MiniMissT en FredMichalak). Puis ils font des rouler-bouler au sol,
se relèvent en hurlant et se poursuivent à fond les gamelles. Comme
Flore a encore du mal à négocier les tournants, elle se prend
systématiquement les coins de table, chambranles de portes et autres
angles saillants.<br /><br />Bref, et en vrac, il y a de la matière :
Elle pince les fesses des messieurs dans les supermarchés, colle un coup de boule à ceux qui lui font un bisou, repeint
la table avec ses épinards, arrose mes plantes avec sa
grenadine, fait pipi dans son tiroir de pull...<br />J'arrête.<br />C'est
lassant, à force.<br />Non ?<br /><br />Enfin, il y a tout de même
certaines situations (peu) qui lui servent de leçon.
</span></div>
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">
</span><div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">Et c'est tant mieux,
car c'est comme à qu'on apprend, dans la vie. <br />Nous sommes dans
la voiture. Je conduis. Elle défait sa ceinture de sécurité, et
plonge entre les sièges (sans que j'aie rien vu).<br />Quand j'entends
une voix étouffée.<br />- Maman, suis 'oincée !<br />- Hein ?
Quoi ?<br />- SUIS 'OINCEEEEEEE !</span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;"><br />Au ton
aimable, je comprends que la situation est, si ce n'est grave, du
moins compliquée.<br />Je m'arrête en urgence n'importe où, et
découvre Flore, pliée en deux la tête au sol, imbriquée entre son
siège et le mien, qui ne peut plus bouger.<br />- MAIS ! 'RRETE
DE 'IRE, MAMAN, SUIS 'OINCEEEEEEE !<br /></span>
</div>
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">
</span><div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS",sans-serif;">Ce qui est bien, des
fois, dans la vie, c'est qu'un rien peut vous assurer une bonne
petite vengeance sur tout le reste.</span></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVrI1CzcYUj_66zPTFvLNWApEn703Ssdv3QPshVc9v7H4Qd4aLM0joQr9zWCX_SEA903uevhx8iwkpAtVIS4RSDP8dxzb6EZWH_U37_cvckC0BM1X7-u3CKkeli2U7s2qpUiadpSgo-e2D/s1600/agence+tous+risques.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVrI1CzcYUj_66zPTFvLNWApEn703Ssdv3QPshVc9v7H4Qd4aLM0joQr9zWCX_SEA903uevhx8iwkpAtVIS4RSDP8dxzb6EZWH_U37_cvckC0BM1X7-u3CKkeli2U7s2qpUiadpSgo-e2D/s1600/agence+tous+risques.jpg" height="208" width="320" /></a></div>
<div style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
Sophiehttp://www.blogger.com/profile/00349809253780139322noreply@blogger.com4